dimanche 13 janvier 2013

Loin du temps



 Cela faisait quelques années maintenant que nous étions installés. Nous avions fait construire une maison à la fois près de la ville et près de la campagne. Nous aimions le calme, l'espace. Un grand pavillon, avec deux ailes de maison, un grand parc pour nos félins et surtout un immense terrain de rêve pour nos enfants qui avaient déjà beaucoup grandi. 

 Vayn et Nathanaêl avaient bientôt 9 ans et la petite Leylanorah elle, suivait ses grands frères avec ses 5 ans. Tous trois jouaient très souvent ensemble, leur différence d'age n'avait en rien pu gêner cette solidarité et amour qu'ont les fratries. Leurs sourires étaient toujours là. Ils ne pleuraient pas et se respectaient mutuellement. Nous les regardions souvent courir dans tous les sens, en criant et en riant. C'était agréable. Nous nous posions souvent au salon de jardin pour mieux profiter de leurs jeux et en même temps prendre le temps de souffler.

 Oui, souffler, nous en avions bien besoin, Claire, mon Épouse toujours aussi belle, travaillait toute la semaine dans un labo (je ne dis pas que c'est un rat de laboratoire non, elle ne porte pas de lunettes -même si celles ci lui vont très bien-, puis ne parle pas dans leur langage étrange, des formules compliquées pour juste dire bonjour, ce monde décidément je n'y comprenais rien ). Et moi , je passais mes semaines à écrire pour des gens bornés et à l'esprit coincé entre quatre murs de fer, et qui croient encore que leurs écrits plaisent. Non, cette grande maison à la campagne était ce qu'il nous fallait. Faire stopper le bruit de ces klaxons incessants, ne plus voir les têtes de nos équipes que nous aurions voulu encadrer sur un mur et jeter des fléchettes dessus. 


 Tout est à l'unisson ici. Nos enfants quoi qu'un peu turbulents par moments savent que leurs cris ne doivent pas énerver notre Oscar, le gros chat tigré noir et blanc de la maison. Oui, nous avions surpris plus d'une fois l'entourage, du moins il avait surpris plus d'une fois les gens qui passaient à la maison. On nous demandait souvent quel animal serait capable de garder une si grande demeure. Il nous suffisait de siffler pour qu'ils aient leur réponse. Notre Oscar arrivait dans la pièce, l’illuminait de son pelage blanc, faisait frémir le dos de nos invités et venait se reposer près de nous. Oui, nous avions un tigre de garde. A la fois peluche mais pesant non loin des 300 kilos et faisant ses griffes sur un gros chêne au fond du jardin. Oui, notre Oscar faisait bien partie de la famille. Nous devions toujours surprendre les gens. 

 Tout le monde se réunissait les enfants jouaient avec Oscar, ce dernier les avait adopté. Le repas était toujours un moment très drôle. Nous avions mis au monde trois magnifiques enfants, qui mangeaient presque autant qu'Oscar. Nous n'étions cependant pas dupes de s'apercevoir que lorsque un des plats que je cuisinais ne plaisait pas, se retrouvait sur le plancher et que l'appétit ou la gourmandise d'Oscar me rassurait sur le fait que finalement mon plat était comestible. 

 Nos enfants étaient répartis aux niveaux des ailes de la maison, ils avaient chacun une chambre de la même taille, eux étaient responsables de l'ameublement. Nous respections leurs goûts, et comme ça il n'y avait aucun problème. La taille de la maison les avait effrayé au début mais ils s'y étaient faits.
  Nous, nous avions une immense chambre dans le pavillon principal. Tout était chêne rouge et longs rideaux noirs et blancs. Nous avions changé plusieurs fois la décoration, mais rien n'y faisait, nous adorions celle-ci. Un arbre recouvert d'argent illuminait le centre de cette pièce. Lorsque la lumière y était réfléchie, les murs se recouvraient de millions d'étoiles. Nous adorions cette pièce. C'était la première que nous avions édifié. Avant les enfants, avant tout en fait. Le seul souci de cette chambre était la distance peut-être un peu trop importante lors de leurs premières années. Si il fallait accourir, nous avions bien une trentaine de secondes à courir dans les couloirs pour atteindre les leurs. Nous nous y étions faits, au final, c'était même un challenge de voir en combien de temps pouvions nous y arriver. 


 Il s'agissait d'une nuit normale. Je veux dire rien d'anormal. Un ciel étoilé, les enfants avaient été se coucher rapidement. Pas de caprice, un câlin à Oscar et hop zou tout le monde au lit. Ces rituels étaient amusants. Nous y avions pris goût... Puis donc, cette heure de calme arrivait, nous nous dirigions avec Claire vers notre jacuzzi. Un de nos plaisirs sans limite. Nous nous y détendions, des massages, des baisers, des moments parfaits. Il y faisait chaud, nous en avions presque toujours rêvé. Etre parents n'état pas de tout repos, et nous ne voulions pour rien au monde ne plus pouvoir profiter de notre amour toujours éternel et brûlant. Nous avions donc fait notre salle de bain et de notre chambre les endroits idéaux pour vivre tranquillement, nos bulles, bien qu'à Nous. 

 Lorsque nous quittions l'eau, nous entendions souvent le ronflement d'Oscar s'étant endormi devant la porte de notre salle de bain. La lumière le réveillait et il allait se rendormir par terre, près du lit. Nous le regardions toujours. Il était précieux à nos yeux. Nous l'avions recueilli tout bébé, nous en étions occupés avec tendresse, presque comme un quatrième enfant, c'est presque si nous le comprenions dire maman et papa de temps à autre lorsqu'il se faisait entendre. 


 Nous nous dirigions enfin vers le lit. Un vrai lit, assez grand pour y être à trois voire quatre, mais nous aimions avoir de la place. Énormément de place. Aussi, il était solide, robuste et drapé de magnifiques tissus que nous avions choisi scrupuleusement. Nous nous y allongions, Claire avait toujours pris l'habitude de mettre une nuisette le soir, une magnifique lingerie qui malgré son élégance était toujours mise en valeur uniquement parce que mon Épouse était sublime, et que nue elle était l’impératrice de la beauté, une ennemie d'Aphrodite. 
 La nuit allait s'écouler nous nous endormions face à face. Le réveil du lundi matin était toujours désagréable, je refusais de me lever pour que Claire me réveille de baisers brûlants. Oscar allait se frotter à la porte des enfants pour les faire sortir de leur chambre et savait que par cela il aurait une récompense. Leyla étant la dernière à être réveillée avait pris l'habitude de grimper sur le dos d'Oscar qui l'acheminait jusqu'au salon pour y prendre le petit déjeuner. 
 La gouvernante arrivait vers 7h30 tous les matins, l'heure à laquelle nous allions embaucher. Nous faisions sortir les voitures du garage, ça aussi des petits plaisirs que nous avions su nous offrir. La journée commençait par quelques ronrons des moteurs dans le garage...
 Et là, la grille de la maison franchie, nous ne rêvions plus que de revenir vite et pouvoir à nouveau profiter de notre foyer et de notre famille... 

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