lundi 20 octobre 2014

Sous les nuages de ton absence.


 Je ne peux pas. M'endormir m'est impossible. Je revois et repense encore à tous ces instants, où tu es là, avec et pour moi. Nous échangeons, dans le souvenir, dans le cauchemar, dans la résolution, dans le rêve, dans l'extase. Je ne peux pas fermer les yeux alors que je ne sens pas la pression de ta nuque sur mon bras gauche, je ne peux pas m'endormir paisiblement alors que je ne peux pas palper les battements de ton cœur contre ma peau.

 Oui, dormir sans toi est une réelle épreuve, à tel point que ce soir, malgré une première tentative, j'ai fui la possibilité dans laquelle j'arriverais à fermer les yeux pour les rouvrir demain matin, comme si une seconde microscopique s'était écoulée, comme si la nuit n'était qu'une étape insensée dans une journée normale, se résumant à abandonner pendant quelques heures tout ce que nous possédions. Non, il n'en est rien de cela.

 Plus la nuit que n'importe quand, ta présence m'est indispensable. Il ne s'agit peut-être que de quelques heures où nos corps inanimés sont simplement réunis sous une même couverture, partageant nos centimètres carrés respectifs de peau l'un avec l'autre. Cependant, cela ne s'arrête pas à cela. Il ne s'agit pas que d'un simple moment où nous pourrions être inconscients.

 Ta présence est une mélodie à mes oreilles, un océan de couleurs à mes yeux, un tapis de coton duveteux à mes doigts, un régal pour mes lèvres. J'évolue et change à ton contact. Je rêve, lorsque la nuit, ta tête est blottie au creux de la mienne, là, entre mon épaule et ma chevelure. Mon cœur se repose, battant un rythme complémentaire au tien, mes poumons vibrant avec la même élasticité que les tiens.

 Je suis heureux au petit matin, d'ouvrir les yeux pour avoir en face les tiens, ouverts ou bien encore fermés, malicieux ou embrumés par le réveil. De sentir sous mes mains tes hanches chaudes, ta peau brûlante, tes étreintes ardentes. Il ne serait pas suffisant de décrire ton absence comme un simple vide. Un vide aurait pu être là avant l'origine du monde, avoir une place bien fixe, un rôle indispensable, mais ton absence à toi, n'est pas un simple vide, qui se re-remplit à chaque fois que je te vois. Non, il s'agit bel et bien à chaque fois de la perte d'une moitié complète d'un édifice qui ne saurait tenir sans l'autre. Et, toutes les fois où je ressens ceci, tu n'imagines pas à quel point tu me manques. A quel point je ressens le besoin de me sentir entier pour mieux fermer les yeux.

 Cette absence est affreuse et cruelle. Sa violence est le silence, son agression est redoutable quand tu n'es plus dans mon champ de vision. Je ne sais pas comment, tu pourrais encore imaginer être remplaçable ou bien oubliable, alors que le simple fait de ne pas pouvoir être près de toi est un supplice. Tous petits on nous enseignait à ne pas oublier que bien que quand quelqu'un disparaît de notre champ de vision, il ne disparaît pas totalement. J'ai beau avoir cela en tête, je ne peux me résoudre au fait que bien que je te sens toujours près de moi, je ne peux me pas me passer de t'avoir près de moi. De te regarder dormir, de te sentir bouger durant la nuit, de devoir te surveiller et faire attention à toi. Je ressens tout cela comme des besoins.

 Sache que ton absence, est bien plus douloureuse que toute autre douleur. Je t'aime et tu me manques. Infiniment, chaque seconde passée sans être à tes cotés. Je t'aime. Sans limite d'heure.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire