mardi 15 mai 2012

Un rayon chaud dans le désert.




 Les heures interminables de ce Monde sont lassantes. Il n'y a d'ailleurs plus de temps. Les paysages se ressemblent tous. Toujours ces dunes, ces gens de sable. Qui se déplacent morceau par morceau dans cet océan irritant. Cette sensation plus que terrible... Ce vide.

 A la fois morne et silencieux, cet espace, donne l'impression d’être un roi, un Dieu. Mes pas soulèvent la poussière. Mes muscles affaiblis sont devenus de roc. J'étais cette ombre seule, gardienne d'un secret, d'un désert. Je cherchais en vain, quelque chose que j'ignorais. Cependant, j'avais la notion et le sentiment d'avoir oublié une seule chose dans le Monde vivant.

 Je ne savais plus quoi faire pour pouvoir à nouveau toucher cette réminiscence. Qu'avais-je pû laisser derrière moi ? Des êtres, des pensées, des objets. J'étais cette solitude terrible, qui vous accable lorsque votre espoir tombe et que votre souffle se perd.

 Etre seul... L'indice était ici. Si j'errais ici sans personne. C'est que quelqu'un m'avait un jour accompagné sur un chemin. Qui cela pouvait il être ? Un fantôme, non. Un rêve, non plus. Et c'est lorsque le mot rêve traversa mon esprit, que je sentis mes ailes noires s'étendre derrière moi. Elles venaient de s'illuminer de pierres précieuses noires. Une présence étrange bouleversa ce calme sinistre.

 Elle apparut devant moi. Grande, mince. Une paire d'ailes sombres comme le ciel d'une nuit morne balayait le sable derrière elle. Son visage était orné d'un sourire narquois. Une chevelure blonde et teintée de noire flottait au vent. Ses yeux étaient de couleur ébène. Son corps était voilé d'une robe noire. Son regard face au mien. Qui était-elle.

 " Tu me connais, tu me connaissais, tu m'as toujours connu. Je suis ta Colère affamée, ta Lucidité maladroite, ton Amour éternel, ton Ironie malsaine, ton Ressenti passionné et ton Éternel bonheur. Pourquoi m'avais-tu oublié ?"

 Je ne savais quoi répondre. Son visage me paraissait si familier. Sa voix si désarmante. Et si était-elle, celle sans qui je me sens seul, celle sans qui ce désert était glacial ? Sa silhouette, je pouvais la décrire dans les moindres détails, même voilée par une trop large tenue...  Le ciel nuageux se trouait. Des éclairs d'or frappaient le sable.

 Sa main se tendit. " A jamais, jure-le."

" Je le Jure, toi, mon Etre..."

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