mercredi 26 décembre 2012

Un doux matin d’Été...





  Mes yeux s'ouvraient lentement... Un faible rayon de Soleil traversait les volets de notre chambre, pour venir éclairer le mur blanc. En plus du doux murmure de ton souffle, j'entendais une légère brise qui sifflotait à l'extérieur. 

 Ta respiration chaude venait caresser ma peau, je me rapprochais de Toi, encore assoupie. Je déposais un baiser sur tes lèvres, puis deux, puis trois. Tes mains remuaient, tes bras s’allongeaient et venaient se coller le long de mes côtes. Je glissais mes mains sur ton cou, saisissais ta nuque, ton crâne en douceur. J'apposais mon front contre le tien, me collant à Toi totalement. 

 Tes yeux s'ouvraient à leur tour. Deux iris ébène se découvraient, depuis quinze ans, c'étaient eux qui illuminaient mes réveils, qui me donnaient toujours autant envie de plonger dans tes yeux. Ta bouche se plissait, tu souriais, cette expression si belle, qui chaque matin attendait que je dépose un baiser de plus sur tes lèvres. Nos yeux se refermaient, je te connaissais par coeur. Même avec cette obscurité, je faisais de ce vide, un néant sublime, que j'illustrais avec ton corps, dans les moindres détails. 

 Tes jambes nues et fraîches attrapaient les miennes, je te donnais ma chaleur. Mes mains glissaient, caressaient tes épaules, saisissaient ta poitrine toujours aussi douce, plus arrondie, puis continuaient leur descente pour arriver sur ton ventre. 
 Ton ventre un peu plus rond, un peu plus chaud, lequel j'adore masser, embrasser. Celui avec lequel il m'arrive de parler. Je le caresse. Je te rapproche encore de moi. Je t'embrasse, je te murmure que je t'aime. Je te fais glisser sur moi, lentement, doucement. Je te regarde, je te laisse sur moi. Tes mains s’agrippent à mes épaules, tu poses ta tête sur mon torse et referme les yeux. Je te blottie contre moi, sens ton souffle ronronnant sur mon buste, et finis par me rendormir en te protégeant contre moi. 

 Toi, ma Femme, Toi, qui dans peu de temps donnera naissance à nos enfants...
  Je me souvenais de Nous quand nous étions plus jeunes, nous en parlions, nous désirions vivre ce futur qui est désormais notre présent.  Nous cherchions des prénoms pour nos enfants. Deux jumeaux et une fille. Vayn, Nathanaël et Leylanorah. Nous en faisions déjà nos protégés à l'époque, nos dieux. Repenser à ce moment là me fait énormément de bien, nous avions eu la conviction que nos mains seraient liées à jamais, nous avions eu envie de vivre ce rêve à deux... Et il se réalisait... 

 Quelques mois auparavant nous avions appris qu'il s'agirait peut etre de faux jumeaux, ils étaient ça, nous le savions, mais nous avions préféré attendre pour savoir. Notre vie était paisible. Je t'aimais toujours autant, je rêvais toujours autant de toi, alors que chaque nuit nous nous endormions l'un lié à l'autre...

 Nous vivions notre rêve totalement. 

 Je venais d'ailleurs de me réveiller, tu avais un peu glissé sur le coté. Ton visage souriant, ta peau réchauffée, je te câlinais, te massais... Jusqu'à ce que tu rouvres tes yeux. Je te murmurais que je t'aimais... Tu me le répétais...  Nos sourires l'un en l'autre, nos corps l'un contre l'autre, notre amour créateur... 

 Nous  étions dans notre Bulle, toujours présente, toujours sacrée, que nous allions bientôt agrandir pour laisser à nos petits dieux une place près de Nous pour les élever...  


 Oui, une journée de bonheur... Comme notre Vie ensemble nous offrait déjà depuis de nombreuses années et ne cesserait surement jamais de nous offrir... 

A Toi ma Femme, éternelle... 

mardi 25 décembre 2012

Le Réveil.





 Tu me dis... Que tu ne comprends pas pourquoi je t'aime encore. Que tu n'aimes pas entendre mes compliments.

 Pourquoi dire cela ? Pourquoi cela peut-il te venir à l'esprit ? Pourquoi penser au négatif, alors que notre présent est toujours à un amour réciproque, et qu'aucun nuage ne vient voiler le Nous ?

 Je ne comprends plus. Comme si la Russie t'avait éloignée de moi, qu'est ce qui a changé ? Qu'est ce qui t'a fait reculer, encore et encore ? Pourquoi penses tu au pire sans cesse alors que mon coeur continue de battre pour toi ? 

 Qu'est ce qui te donne le droit de croire que je ne t'aime plus ? Qu'est ce qui te permet de dire que " Rien d'autre que le fait que je pige pas pourquoi tu m'aimes encore " ? Tu sais quand je lis ça -tu connais comment je fonctionne- je me dis que c'est toi peut etre, qui ne m'aimes plus, ça laisserait croire ça. J'espère que ce n'est pas le cas. J'espère me tromper là dessus. 

 Tu sais, le jour où je ne t'aimerais plus, où je ne te supporterais plus, où je ne serais plus là pour te réchauffer alors que nous nous sommes criés dessus, tu le sauras, je te le dirais. Mais cesse de contempler l'horizon, notre horizon, en te disant que le pire va venir alors que tout va bien et que bien au contraire, nous créons notre avenir. Notre chemin nous rend plus fort, nous fonctionnons comme cela. Notre amour ne faiblit pas, il grandit au contraire avec le temps, avec la maturité, avec notre expérience de la vie commune, à l'inverse de beaucoup. 

 Tu dis souvent que nous faisons et que nous avons fait beaucoup d'expériences ensemble, mais je pense que c'est parce que nous savons qui nous sommes et que nous avons confiance l'un en l'autre que l'on a pu essayer plein de choses et que nous continuerons toujours d'avancer en créant de nombreux changements et de nouvelles idées. 

 Alors oui, il s'agit d'un réveil, je te demande de revenir en France, de revenir dans mes bras. Ils ne se sont pas fermés quand tu es partie en Russie, ils se sont juste réservés pour ton retour. Je ne t'ai jamais fermé mon coeur. Je te demande d'oublier ce qui a pu mal se passer dans ce séjour. e t'ai pardonné, je t'ai disculpé, alors pourquoi fuis-tu ? Pourquoi t'éloignes tu ? 

 Rien n'a changé pour moi, alors réveille-toi, sors de ce cauchemar que tu as créé, où dans lequel la Russie t'a amené. Je suis là, et tu es dans mes bras, et personne ne saurait rompre cela. Ni le temps, ni les obstacles. Je te protège, j'en ai fait le serment, tu sais que je suis là. Tu sais que même en Russie, l'ombre de mon Amour était avec toi. Tu la sens, au réveil, au coucher, quand tu manges, quand tu penses. Tu sais que je t'accompagne partout.
 Je suis ton vent qui se glisse dans tes cheveux, le sol qui te soulève et qui te demande d'avancer, je suis la chaleur qui t'enveloppe comme le ferait une paire d'ailes chaudes.


 Alors oui, quitte ce sommeil, quitte et libère toi de ces idées sombres qui te feraient croire que je ne t'aime pas, car tu n'es pas en moi, et il me semble que de jour en jour mon amour ne cesse pas, et si tu crois que l'écrire fait que je le dépense, tu te trompes, mes compliments changent car je n'ai pas envie de te dire que tu es belle simplement toute ta vie, je veux que chaque matin tu puisses caresser une nouvelle rose rouge, qui témoigne de ce que je ressens pour toi, je veux que chaque matin, tu sentes que je suis avec toi. 

 Ne cherche pas à savoir d'où sortent mes sentiments, tu sais d'où ils sortent. Ils viennent de toi. C'est toi qui crée mes sentiments, tu n'inventes surement pas non plus les sentiments que tu as pour moi, je te donne envie de les dire, de me les exprimer... Enfin j'espère que c'est le cas... Et cela vaut pareil pour les compliments. Je ne pourrais pas te couper quand nous sommes l'un contre l'autre et que nous nous renvoyons des mots doux, des compliments, des baisers... Non. On ne doit pas s'en priver, le Nous veut que ces sentiments et mots existent.


 Arrête de t'exclure de cette relation, alors que je ferais tout pour te garder. Je ne plaisante pas là dessus, tu t'exclus toute seule du Nous. 
 Et non, il ne s'agit plus d'un jeu mon Ange. Ne cherche plus de règle à un jeu qui n'existe plus depuis longtemps... La seule règle, c'est de rester avec l'autre tant qu'on l'aime. Si ce n'est plus le cas, la règle est stricte, cruelle, froide. Mais je ne pense pas que nous ayons un jour besoin d'etre sanctionné, du moins pour moi, c'est certain...


 N'oublie pas que ton coeur, c'est le mien, et que pour toi, je serais immortel. 

mardi 30 octobre 2012

Mon Aveu...


 Avant toute chose, ne t'énerve pas, ne doute pas, ne te dis pas que j'ai fait quelque chose de mal ou quoi que ce soit d'autre.
Oui, ces derniers temps, je ne comprends pas tout. Tu me mets à l'épreuve. La piscine, ma lettre de trois pages. Mon anxiété. Cela me torture et j'ai l'impression que ma guérison devrait être tous ces doutes que tu me formules jours après jour. Mes amies, mes fréquentations.

 Je ne sais plus quoi penser. Si tes refus seraient juste refus ou des punitions agrémentées de « ^-^ », après tout ce n'est rien. Enfin je l'espère. Tu changes, ce n'est pas de mon ressort. Je le sais. Sinon ce changement aurait été fait il y a longtemps. Donc oui, je ne doute pas. Mais j'ai l'impression que jour en jour tu t'éloignes, tu disparais, tu quittes ma vie. J'espère me tromper. Ou alors j'attends le coup de grâce comme d'habitude.

Celui qui m'obligerait à supporter la douleur, de me dire que nous étions deux et que je me retrouve seul, « mais comme on dit c'est la vie ... ». Celui qui me ferait comprendre que Nous n'est plus.
Oui je me lève chaque matin avec un froid nouveau. J'ai l'impression que tu ne m'aimes plus, ou que tu te préserves de me le dire. Je ne t'ai pas touché depuis si longtemps. Je sais que cette distance s'élève comme une femme armée d'une faux entre Nous. Et c'est moi qui prendrait ce coup, encore une fois. A chaque fois, c'est moi qui tombe, qui me relève, qui perd son sang, sa raison de vivre.

Je me fiche de savoir le pourquoi ou le comment tu partirais. Mal à l'aise avec moi, un autre, je ne sais quoi. Voilà, je me perds jour après jour. Je ne suis pas fataliste ni mauvais perdant. Mais mon sang coule, et tes mots ne sont plus là pour me guérir. Je n'ai que chaque jour, l’âpre atmosphère de ta présence inexistante.

Je ne sais plus quoi penser. Tu me demandes de ne pas douter. Tu te moques de moi et me charries quand je te dis que je trouve froide et cruelle. Mais actuellement tu me fais souffrir, tu ne t'en rends pas compte, ou peut-être ne me rends-je moi même pas compte que je te fais souffrir... Tu penserais que ça serait rendre la juste monnaie de la pièce...

Cependant, dis le toi, examine la situation. Je te clarifie tout, alors que tu préférerais que je te cache toute mon existence... Cela serait que tu en as rien à faire ou que tu ne tiens pas à moi ? Dis-moi. Réponds-moi. Je ne me fais aucun film, parce que de toute façon, je ne vois rien à ton travers. Je me dis que nous nous devons d'être translucides l'un à l'autre.

 Donc oui. En ces temps ci, rien ne va. Tu me dis qu'on se verra moins, je te dis que je vais devoir me remettre à reprendre une activité internet, tu me le reproches. Tu penses que mes cours ont à voir avec une quelconque relation doublée. Mais si tu veux je te montre mon emploi du temps.

 Tu enfonces des pics infernaux à ma conscience. Pourtant tu sais ce que cela fait que l'on puisse te reprocher de tromper ou d’être suspecté de le faire. Tu sais à quel point je tiens à ma santé mentale. Ne pas mentir, tout dire -tu m'as déjà reproché d'être honnête d'ailleurs-, ne pas te faire souffrir. Je ne comprends pas pourquoi me fais tu ces reproches là alors. Ne comprends tu pas que je t'aime... Vraiment ?

 Donc oui, ne t'agace pas, ne m'en veux pas, mais dans ces moments-là reconnais que tu es vraiment odieuse avec moi. Je ne te dis pas ça avec mon je-m'en-foutisme habituel. Cela me blesse vraiment. J'ai beau être avec mes meilleurs amis, toutes les plaies ne se guérissent pas de quelques rires et autres calembours. Tu délaisses ta place en moi. Tu la conserves tout en la laissant vide.

Cela va faire une semaine que j'ai l'impression que je t'arrache de la tendresse. Une semaine que je ne suis plus ton mari. Qu'ai-je fait ? Qu'ai-je dit ?

 Dis moi ce qui ne va plus. J'en peux plus d'avoir du fer rouillé dans le cœur, et les larmes aux yeux quand on se parle. J'en suis à me cacher les yeux tellement c'est douloureux de montrer ma tristesse. Non, tu ne rêves pas. J'en ai pas rien à foutre de toi, je voudrais que tu le comprennes. Je voudrais que tu arrêtes de vivre dans un « Et si tu es déçu c'est que tu l'estimais autre qu'amie » cela me blesse, me torture. Et tu laisses les couteaux à leur place. Tu les laisses dans cette plaie. Tu sais que je n'en ai pas rien à faire... Coïncidence ou punition ?

 Éclaire moi, vraiment. Mon âme s'use. Il n'y a plus de masque ni de jeu pour Nous sauver. Je voulais du sérieux. J'en veux toujours. Et toi tu t'imagines que je pars sans cesse, sans même te mettre à ma place pour l'entrée en fac. Pour une fois j'aimerais que tu imagines. Pour une fois j'aimerais que tu imagines les épreuves que mes ailes protégeant le Nous subissent.

 Oui. Aujourd'hui est une plainte du cœur. Je veux que tu la comprennes. Je veux que tu m'y répondes. Aujourd'hui c'est moi qui te demande de choisir. Aujourd'hui, il faut que tu me dises si tu tiens encore à moi. A Nous. Parce que moi, je ne vois plus une miette d'espoir ou de désir. Peut-être te protèges tu de tes désirs ou de je ne sais quoi. Mais cesse de tout repousser...

 Tu refusais de me parler de tes envies, serait-ce pour me résister ? Qu'as tu à y gagner. Moi qui suis dans une optique dominante, je cède à ce statut pour pouvoir être soumis à toi. Que fais-tu de cette pseudo-fierté... J'ai l'impression que tu l'as remise en avant. Alors oui tu trouveras mille exemples pour me prouver le contraire. Mais j'ai toujours l'impression que cela te gêne de t'avancer dans un territoire en étant totalement dénudée et sans protection. Cependant n'oublie pas que je ne fais qu'essayer de combler tes désirs au mieux possible. Ce serait s'avancer faible pour assouvir un désir qui te rendrait sûrement heureuse.

 Tu vas me reprocher de te dire que je ne te trouve pas assez amoureuse, désireuse, brûlante etc. peut-être est ce moi qui suis perverti par mes pulsions, qui voudraient que nous soyons totalement soumis l'un à l'autre. Oui nous sommes différents de nature là dessus.  Tu n'as pas à le prendre mal. Cela te rend sûrement plus résistante à l'extérieur. Cependant, j'ai fait de cette soumission une règle de l'exclusivité. Dis-le toi bien, je ne suis comme je suis avec toi, qu'avec Toi. Ce n'est pas un comportement que j'adapte avec les autres femmes.

 D'où le fait que j'ai très mal pris que tu me suspectes d'être attiré par J et J. Je l'ai vraiment hyper mal pris. Tu me traites de traître. Ce n'est pas ta faute. Tu protèges ton intégrité. J'en ai fait sûrement de même avec L, avec les gens de l'apnée et sûrement tout le reste. Bien sûr nous ne pouvons être seuls au Monde. Sinon je le souhaiterais.


 Je t'ai tout dit. Hormis peut-être que je t'aime. Mais j'hésite parfois à te le dire car j'ai peur que cela ne soit plus réciproque. Excuse m'en. Mais mon amour s'use tellement vite face à tout ce froid. Ne me délaisse plus. Ou alors laisse moi totalement. Je suis obligé de te demander cela. Car tu ne te rends pas compte de la douleur que tes réactions m'infligent ces derniers jours. 

Peut-être suis je trop susceptible... 

Mon rêve...


 Aujourd'hui, je veux que tu enfiles ta plus belle robe, sertie de pierres précieuses pour faire ressortir tes grands yeux ébène...

 Je veux que tu peignes tes cheveux avec des poussières d'étoiles pour que leur éclat rivalise avec le Soleil. 

 Je veux que ta peau lumineuse soit protégée d'étoffes sombres. 
 Je veux que tu danses avec la grâce d'une Déesse devant mes yeux toujours autant ébahis devant toi. 

 Et de ce fait, je ferais de toi la princesse la plus aimée et la plus satisfaite de la Terre...

mercredi 19 septembre 2012

Deux coeurs pour un seul être...


Une fin du monde naquit, désespoir, tristesse,
Des âmes tourmentées, pleurant dans la détresse.
Des déserts de larmes déchirèrent les liens et les tresses,
Dans tous les cœurs se créa une violente sécheresse.

Et malgré cette désolation, aigre et agressive,
Deux êtres continuaient de braver les siroccos.
Leur union, combattait cette rancœur répressive,
Recréant de jour en jour, leur champs de coquelicot.

Un lien invisible les rapprochait, solide, éternel.
Si l'un trébuchait, l'autre le rattrapait avec douceur,
Aucun obstacle, ne pouvait créer leur malheur.
Et cette alchimie des âmes, perdurait, intemporelle.

Leurs regards se complétaient, leurs voix se liaient.
Un doux et léger halo de plumes les protégeait,
De confiance, de paix et d'amour, il était érigé.
Dans un ciel d'étoiles luisantes, leurs sourires brillaient.

Cette alliance se matérialisa sous forme d'un arbre,
Immense et puissant, survivant à chaque hiver,
Donnant naissance à des fruits, à un Univers.
Leurs noms furent gravés dans une plaque de marbre.

Le jour de leur mort, leurs mains se lièrent,
Les arbres se couvrirent d'un protecteur lierre.
Se collant l'un à l'autre, un seul être ils formèrent.
Et leurs corps une fois unis, se cristallisèrent. 

jeudi 16 août 2012

Construisons un avenir..


Une plaine s'est construite sur ce monde plat. Les sons y étaient avant comme des glas.
Mais non, c'est fini. Les idées noires sont parties, elles ont été chassées, balayées. 
 Nous y avons installé de la douceur, des draps, des parfums, nos pensées. 
 Oui, nos. Cela nous appartient. le monde était un terrain de jeu, sans règle, sans attache. 
Mais maintenant. Nous avons notre vie. Constitué de la tienne et de la mienne. 

 C'est une étape. La construction. Des jours, des semaines, des mois, des années, à créer sur le long terme. 
 Nos mains se sont cherchées, se sont trouvées, elle se sont liées et ne se dénoueront plus jamais. 
 Une éternité, une vie, peut-être même plusieurs. Quelle différence ? Je pourrais vivre des siècles avec toi. 
 Si le parfum que je respire reste le même toute ma vie, peu m'importe. 
 Si la peau que je câline reste toujours la même toute ma vie, peu m'importe. 
 D'ailleurs, si tu restes la même pendant notre vie, peu m'importe. 
 Pourquoi ? Pourquoi tu penses avoir des défauts, pourquoi me demandes tu si je les accepte. Pourquoi me demandes tu si te te trouve insupportable ?

 Il n'y a qu'une seule explication à tout cela. Je t'aime. Tenir à toi est un cadeau que l'on m'a fait. 

 Tu pourrais me dire que " Tu es ce que tu es " et que cela serait un défaut. Mais ça serait une erreur. Et la seule réponse à cela serait de te couper la parole en t'embrassant. 
 Il ne serait pas nécessaire que tu te vexes, non. Je ne peux pas te laisser dire que tu as plein de défauts. Et je comprends que désormais, tu m'interdises de le dire pour moi-même. Nous sommes Notre Perfection réciproquement. Nos défauts, sont ce qui nous constitue. 

 Et te passer une dague au doigt, ne serait que la juste et meilleure façon de te prouver que c'est Toi. 
L'Etre Unique, qui partagera ma vie. Qui sera ma Moitié. 

 Toi. Claire. Que j'aime. 

jeudi 5 juillet 2012

Marsgate Project




 Tous sont agglutinés autour de moi. Ces villes, surpeuplées, cruelles, emplies de nos craintes. Depuis des mois, cette angoisse rôdant dans ma vie me paralysait totalement. Ma situation financière était un échec, j'étais un consommateur. Je n'avais rien demandé à personne. Cependant je rêvais souvent de la même chose, si je pouvais changer ma vie, ne plus vivre dans ces flux constants de population. J'étais algoraphobe surement oui.


 Je m'appelais Vayn, Vayn Auberlaw. Je suis agé de 37 cycles de vie. Je vis dans un appartement central de New York. Je fais partie de cette génération d'hommes qui a du affronter les terribles affrontements de la guerre d'Irak. Nous étions des pions. Innocents, presque inconscients. Sans vomir de mon propre passé, je ne peux m'y résoudre, j'ai tué des civils, qui eux non plus tout comme moi, n'avaient rien choisi. J'avais là dessus une théorie.
 Les hommes sont faits pour être gouvernés, une fois dominés nous devenons des pions sur un échiquier géant. Cependant certains pions sont plus puissants que d'autres. Je faisais entre autre partie de cette élite, que l'on armait grâce aux impôts, que l'on nourrissait de chair humaine. Les pions "bénéficiaient" d'un salaire, d'une soi-disante protection.

 Il arrivait que des hommes comme quoi, finissaient par regretter, d'être identifiés comme n'importe qui, cela nous dérangeait. Nus critiquions nos systèmes, rêvions de quitter cette planète. Mais cela ne se pouvait pas. Nous finirions asphyxiés ici, dans les décombres des sociétés idéales, elles-mêmes noyées par la consommation de masse.


 Parfois, je me protégeais d'une large veste de cuir, et partais sillonner la ville. Le brouhaha incessant, les voitures, les populations, diverses et variées. Le ciel devenait illisible, les panneaux publicitaires paraissaient lointains. Je scrutais toujours à l’affût, les ombres dans les ruelles mal éclairées, les visages mécontents de millions de consommateurs. Plus de croyance, plus de rêve, rien. Nous ne nous attachions à plus rien d'impossible, d'irréalisable, l'humain blasé de toute cette illusion.
 Les affiches défilaient devant moi. Sans y porter attention, je fus cependant attiré par l'une d'elle.

"Vous rêvez de vivre loin des autres, vous voulez créer, rêver et découvrir ? -- Projet Marsgate".

 Marsgate... ? Marsgate... ? Qu'était-ce cela encore... Une illusion, un mensonge. J'étais avisé. On ne pouvait plus m'y prendre. J'avais grandi dans une société qui piège et blesse. Le doute m'envahissait. Mes rêves, mes désirs de changements. Et si était-ce vrai ? Marsgate... Un projet aérospatial, ouvert à tous ? Cela me gênait, depuis quand les gens communs y avaient-ils droit ? L'adresse du bas de l'affiche était celle d'une très grande agence de recrutement en tous genres, dont nous nous servions depuis longtemps désormais : armée, travail, rencontre amoureuse. Et maintenant aérospatiale ?

 Pourquoi pas après tout. Je m'ennuyais. Les bus m'y amèneraient.
 Le bâtiment qui abritait ce service, était un ancien Colisée, créé par le président de cette fondation. Un riche, qui préféra dans le temps délocaliser des populations et des entreprises pour s'enrichir, quitte à faire mourir de faim et d'usure ses employés, ce mec était une ordure. Une brune en tenue trop serrée tenait l’accueil. Un sourire faux, une chemise vulgaire, celle qui "emballe" les employés modèles, les pires de tous. Une voix toute aussi désagréable. Ses yeux fatigués, témoignent du nombre d'heures supplémentaires qu'elle doit avaler pour pouvoir vivre.

 Elle me demande pourquoi je viens. Je lui parle de l'affiche, elle se passe les mains dans les cheveux, et m'indique une pièce située dans un étage de la bâtisse. Je frappe, j'entre. Deux hommes en noir attendaient les bras croisés, ceux que l'on nommait gorilles à l'armée. Aucun mot ne se dit, l'atmosphère se tend, le silence règne. Alors que mon regard reste fixé sur ces deux armoires à glace, une voix mielleuse m'interpelle. Un homme est assis derrière un bureau. Le presse papier de la boîte. Comparé aux deux autres, celui-ci est ridicule. Il me fait signe de m'asseoir, me demande de montrer mes papiers.

 Je tire mon portefeuille de ma poche, en sors mes papiers de militaire, mon relevé d'identité. Lui tends.
Il les examine lentement :
" Militaire ? Lance-t-il.
- En effet. Lui répondis-je.
- Vous avez...
- Tué des personnes ? Oui, l'Irak ce n'était pas un jeu, ou alors juste pour les médias, pas pour nous.
- Hmmm. Vous vivez seul, marié ?
- Je vis en couple. Avec mon chat, Miko.
- Sérieusement ? Vous êtes donc seul. Il regarde mon relevé identitaire. Bel appartement.
- Oui l'armée vous couvre les mains de sang et l'âme de troubles, mais votre banque elle, ne souffre pas.
- Vous faîtes preuve de culot. Me lache-t-il.
- Esprit. Lui rétorquais-je.
- Pardon ?
- Je fais preuve d'esprit, pas de culot.
- Vous êtes ici pour le Projet Marsgate ?
- Oui."

 Il a cessé de parler; arrêté de poser des questions stupides. Il m'a tendu une gerbe de papier. Et m'a proposé de passer quelques test physiques.
 Une fois passés, on m'a dit de rentrer chez moi. Et d'attendre. Attendre, toujours attendre.

 Quatre mois ont passé, pas de nouvelles, rien. Cela devait être un canular, les affiches avaient été retiré les semaines d'après. Voilà ce que c'est de se faire avoir. Les heures passent, comme chaque jour, l'ennui devient mortel, je risque de finir pendu devant Miko. Le courrier arrive. Ma dose d’adrénaline quotidienne. Et dans cette lassitude perpétuelle. Une lettre rouge. L'intitulé : "PM".

 L'enveloppe contenait une liste d'instructions. Le Projet Marsgate venait d'être lancé. Le dernier décollage terrien. Surtout le premier pour moi. On nous indiquait de prendre un avion pour Boston. La NASA.

 Le projet nous avait été expliqué en vol. En vue des crises sociales et économiques prévues, des directives avaient été prises. Peupler des planètes voisine à la notre. Mais Mars pensais-je... Il n'y a pas d'eau, pas d'atmosphère...
 L'apprendre ainsi, m'a fait comme si l'on venait de me dire que l'on allait abandonner une race. Ce n'était pas nous, mais les terriens qui seraient laissés en arrière. Mais pourquoi ?

 Comme à chaque complot, une minorité d'individus était prévenue, les autres seraient sacrifiés. J'avais subi ceci pour la Guerre. Cependant cette date-là je faisais partie de la minorité. Nous serions le noyau de ce changement. Le Projet Marsgate... Qu'est ce que cela voulait-il dire ? Serions nous amenés à voir les autres s'éteindre. . .



jeudi 7 juin 2012

Notre douce Mélodie...


Quand nous entrons dans cet espace, tous les bruits extérieurs s'arrêtent. Un silence et un calme apaisant règnent. Dans cette zone confinée, protégée et précieuse. Nous y sommes les Maîtres... Rien que toi. Rien que moi. Rien que Nous.

 Cet espace, à la protection invincible... Notre Bulle. Elle nous appartient nous la constituons de ce que nous voulons. C'est une alliance supplémentaire, que nous ne portons pas comme une alliance au doigt, mais comme un joyau au coeur.

 Précieuse, car jamais, cette bulle nous ne la céderons. Elle est à nous. C'est notre domaine, notre Monde, le fruit de nos volontés. Nos goûts, nos joies, nos passions, nos combats. Tout la forge. Elle devient notre arme contre l'extérieur. Autant qu'elle devient les draps qui accueillent notre amour et nos caresses.

 Nous y associons ces mélodies... L'Ode au lever du soleil, lorsque tes yeux s'illuminent pour allumer les miens. A la Sérénade de la douceur, lorsque mes doigts font frémir ta peau tendre. Le Boléro de nos baisers, qui détruit ce qui nous entoure, qui nous élève dans nos Cieux. Le Requiem des nuages gris, qui dissipe, aidé de nos sourires, les nuages qui ternissent notre ciel rempli de nos Etoiles. Le Glas tendre de nos deux chairs l'une liée à l'autre...

 Toutes ces mélodies, nous les concevons, nous les créons comme nous les entendons. Main dans la main. Lèvres contre lèvres. Tous comme si nous le souhaitions, nous détruirions le Monde qui nous entoure, pour ne vivre que dans notre Bulle. Une Bulle sans limite.

 Celle que nous mettons en place, lorsque tu demandes à mon coeur de rester, même si il ne serait jamais parti... Comme lorsque mon coeur brave les interdits pour pouvoir s'apaiser contre le tien. Cette Bulle que nous  agrandissons jour en jour. Que nous agrémentons désormais, de cet Amour fort, Invincible. De cette Complicité naissante.

 Nous sommes devenus les Maîtres de nos vies, les Dieux de notre Monde. Je veux ta main à jamais. Je veux ton âme à toujours. Nos Yeux se dresseront face aux Obstacles qui viendront face à nous.

 Ta Colère et ma Haine feront résonner du centre de nos âmes des mélodies tiraillantes.
Ton Rire et ma Joie, dissiperont par des sifflements stridents les attaques que l'on nous attentera.
 Nos Amours, liés l'un à l'autre, faisant émaner du ciel, les voix qui s'écraseront tels des Dragons sur nos doutes.


 Je doute, je t'offre cette Mélodie, ainsi que mon Coeur, qui l'a composé pour nous... Mon Amour... Ma Claire.

jeudi 31 mai 2012

Ses canines immaculées.


Alors que la nuit sans fond m'englobait depuis des jours, des semaines, des mois, peut-être même des années... Je cherchais encore et encore une lumière. Celle qui éclairerait mon chemin.

 Dans ce désert obscur, sans mur, sans repère, mes yeux aveuglés par cette pénombre ne pouvaient plus me guider, je me perdais, de plus en plus, jour en jour. M'enfonçant dans cette noirceur, sans odeur, ni bruit. Mes pas étaient lents, usés, fatigués, déstabilisés.

 Le sable glacial glissait entre mes orteils. Comme mon sang coulait de mon bras droit. Ma tunique noire, absorbait le vent, pour me ralentir dans cette marche incertaine, vers une destination dont j'ignorais tout. Le vent froid de cette Abysse commençait à hurler, renfermant les troubles d'un million d'âmes.

 Ce hurlement se confrontait à ma haine, à ma peur, à mon angoisse, qui s'élevaient autour de moi, comme un mur, me protégeant et ripostant à quiconque s'approcherait de moi... Si, il s'avérait que bien sûr, il y eut quelqu'un dans ce désert...

 Mes ailes lourdes, traînaient encore et toujours derrière moi. Je manquais à chaque foulée de marcher sur ma tunique sombre comme ma colère. Je dépliais violemment mes ailes, longues, majestueuses. Puis en m'élançant, je décollais du sol, sans voir vers où je me dirigeais.

 Chaque battement, soulevait d'épais nuages de sable, qui voletait. J'accélérais par moment, courant sur quelques mètres, pour reprendre de suite mon envol. J’étais le Dieu de ce Monde. J'étais seul, mais j'étais le Roi.

 Tandis que je volais... J'apercevais des perles dorées, et des feuilles d'or dans mon champs de vision. Elles brûlaient avant de me toucher. Je progressais toujours plus vite, déchirant le vent et l'air sur mon passage. Un son de clochette résonna.

 Je me stoppais net, enfonçant mes pieds dans le sable. Je voyais toujours cette nuit intégrale, et j'entendais toujours cette clochette. Puis, le vent s'arrêta. Un bruissement de plumes se fit entendre. Faisant apparaître ma lame d'Ombre dans ma main, je me postais aux aguets, de où, de quoi, face à quyi, je n'en savais rien.

 "Tu vas faire mal à quelqu'un." Murmura une voix. Je ne rêvais pas. "Tu n'es plus seul, jeune Dieu." Dit-elle. Une présence tourna autour de moi, quelques minutes, puis je ne la sentis plus.
 "Cela doit-être dur d'être aveuglé par son Monde." Lança la voix face à moi. Une main brûlante toucha mon bras, et je la vis enfin. Une paire d'ailes d'Or. Des yeux aussi marrons qu'un éclat d'ébène, des crocs blancs et brillants. Une chevelure aussi lumineuse que ses ailes. Elle battit des ailes et se rapprocha de moi, pour m'étreindre.

 Elle posa ses lèvres sur les miennes et me dit... "Ton cauchemar est fini Dieu de la Mort."

mardi 29 mai 2012

Ses griffes pourpres.

 A quoi bon être Roi, à quoi bon posséder un pouvoir suprême. Lorsque l'on est seul. Régner sur sa haine, sa solitude, sur la tristesse qui nous ronge l'âme, si âme encore existe. Vivre pour mourir, et mourir pour vivre éternellement.

 Je pensais encore à cet enfant des Etoiles. Il n'avait rien d'enviable. Ses rêves l'épuiseraient, son visage se viderait de vie. Sa naïveté, sa confiance, tout, tout le terrasserait. Son destin, il le suivait, même si il ne le connaissait pas, même si il ignorait tout.

 Ces étoiles qui le contemplaient, qui l'illuminaient, elles avaient sa vie entre leurs doigts. Il s'était livré. Il croyait en l'espoir, en ce caractère démesuré. Ses doutes inconscients, cette plaie infernale. Il avait besoin d'une chaleur sans limite, pouvant même venir de l'être le plus glacial, le plus distant. Rien n'était pareil pour lui. Il ne comprenait surement rien. Il interprétait peut-être tout... Mal.

 J'essayais d'imaginer ce que lui pensait... Et j'y arrivais. Car avant de posséder cette tenue de Roi errant, avant d'obtenir ces deux ailes sombres, ces griffes pourpres et ces dents de carnassier... J'étais ce Prince du rêve.

 Je ne regrette pas mes rêves, ni mes étoiles, mais du comment ai-je pu te perdre. Car si deviens ce Dieu de la mort, c'est que ton coeur ne bat plus près du mien. Que mes rêves sont dénués de sens si tu n'es pas dedans. Et que mes cauchemars ne sont que réalité car je ne sais plus comment te plaire.

 J'ai perdu ma naïveté, j'ai désormais une maladresse sans limite... Jusqu'à ce que tes punitions sanctionnent mes crimes. Mon manque au devoir.

 J'ai beau m'enrouler dans cette tenue sombre. Qui n'est là que parce que je regrette. Je reste celui éveillé par le rêve, qui espère et qui continuera d'espérer tant que tu seras là. Je t'aime, toi, fée insaisissable. Toi qui m’apparaît toujours. Je crée des doutes car j'ai peur, que j'ai besoin que tu lèves l'obscurité sur ce que je ne sais pas... J'aimerais tant l'apprendre de tes lèvres, que de l'apprendre par des conclusions ou des mots lacérants. Je serais patient et curieux.


 N'oublie pas, que malgré ma complexité, ma maladresse. Je n'aime que toi. Petite Blonde aux yeux d'Ombre, qui noie mon âme de ce poison délicieux, de ce bonheur...

lundi 28 mai 2012

La Mer de l'Ombre

 Les souffles ne comptent plus. Les dunes ne comptent plus. Le courroux. Ce coeur secondaire. Qui inonde l'âme du sang haineux. Les mains tremblantes...

 Le fantôme trépasse une fois de plus. Il se retrouve seul. Loin des rêves, loin de la chaleur. Ses ailes noires sont dépliées. Il est Roi de son Monde. De sa tristesse.

 La juste sanction pour celui qui a cru, cet enfant du rêve naif et rêveur, a perdu ses plumes lumineuses pour laisser pousser la nuit à paire d'aile.

  La voie céleste qui était sa source de lumière vient de mourir, de s'éteindre. Dans sa main gelée, vient d'apparaître la lame noire. Celle qui traverse les coeurs perdus et les âmes en peine. Ses larmes au gout salé, vont se perdre dans cette mer de sable.

 Il le voit, ce fantôme, qui abreuve sa tristesse et sa colère. Ses crocs rêvent de le déchirer, ses mains de le frapper sans retenue... Dans ce désert, le vent souffla une dernière fois. Les ailes de la Peur... Le sourire de la Honte... La violence du Perdant.


 Je remettrais une dernière fois, ce masque de chair, qui m'a emmené ici. On peut toujours combattre le feu... Par le feu...

dimanche 27 mai 2012

Aux portes du Styx.



 Les années passent, l'Europe a poussé. Passivement, les passagers et les passants traversent les espaces sans limite des Terres Internationales.

 Nos drapeaux étaient bleu, les étoiles l'éclairaient. Les peuples souriaient, les frontières s'ouvraient.
 Les peuples crurent un instant marcher dans la même direction. Ils espérèrent quelques années que le chemin tracé serait respecté. L'Utopie Européenne. Une illusion fondée sur des espoirs de changement. Des marches citoyennes qui donnaient à croire que l'harmonie serait le maître-mot de cette communion populaire. Les armes étaient abattues, les fleurs jetées sur les sentiers de l'avenir.


 Cet étendard de fierté et de puissance trôna quelques décennies sur les couronnes démocratiques des pays de l'Union. Mais l’insatisfaction naissait. Les peuples n'avaient plus la même foi qu'au précédent. Les désaccords économiques et politiques ravageaient les beaux discours. Les fleurs maudites allaient éclore.


 Était-ce le destin du Monde, de cet équilibre, de cet Ordre instable ? Les révolutions culturelles et politiques ne cessaient de faire rage dans les Etats. Les larmes de haine coulaient, les armes de peine crachaient.

 Tous le savait, la Grèce fut le premier pas de cette longue marche furieuse qui anima les vingt années suivantes les peuples de l'Europe. L'insurrection fit trembler les murs et les rues de toutes les cités européennes. Les grosses légumes cessèrent de regarder tomber les cadavres enroulés dans des drapeaux de l'Europe. Les populations se réveillèrent. Les affiches du "NON" furent brandies une fois de plus.

 Là où les marches passaient, les fusils se dressaient face à elles. Jamais on n'avait pu voir ce phénomène là. Des kilomètres d'humains, qui effectuaient un pèlerinage de plusieurs milliards de pas. Les sifflements et les chants illustraient cette atmosphère furieuse et belliqueuse.

 Qui aurait pu un jour penser, que ces marches de guerre, allaient conduire à la Troisième Femme. Celle qui s'enroule dans des draps noirs et rouges. Celle dont les mains sont prises par l'ultime voix du Peuple. Jamais personne n'aurait pu se dire que la Fée s'écroulerait sous une troisièmre Guerre Mondiale...

jeudi 24 mai 2012

Les limbes illuminées



 Ce blizzard de briques et de béton, n'était pas la plus grande illusion humaine. Toutes les âmes s'étaient un jour confrontées au mur de la liberté.
 Liberté glacée, liberté livide. Basée sur des idéaux, des croyances. Ces paroles sans foi, ni loi. Elles endorment les esprits faibles. Ce sont des couronnes de laurier, qui donnent l'impression à ceux qui les portent de posséder quelque chose.

 Mais l'illusion était ici.
 Le mensonge commençait là où notre espoir prenait racine.
 Cette idée, cette pensée, nous l'offrions à des voleurs.


J'étais la haine d'un individu. Dans son coeur, j'étais ce tambour fait de chair, et dans son crâne, j'étais les flammes qui ravageaient les obstacles qu'il ne pouvait plus franchir. Là où ses mains n'avaient plus la force de soulever les objets imposants, je lui inculquais une volonté.

 Lui, était surement affaibli, et si son moral tenait, il lui fallait toujours plus d'inspiration, plus de souffle. J'allais être cette énergie. Ce débordement, ce torrent sans limite.

 Je me souviens de ces paroles, des miennes. Je n'étais que le fruit d'une déception continuelle, seulement marquée par quelques rayons de soleil, de douceur. L'enfant que j'étais avait vieilli trop vite. Mon coeur innocent, mon sourire docile, se ternirent. Lorsque je fermais les yeux, le noir m'envahissait. Je ne faisais qu'un avec le monde que j'avais construit. Ce désert sans fin. Cette falaise qui donnait à voir un océan de poussière... Là où mes sourires brillaient, je me souviens avoir vu pousser deux ailes noires. Tachant de sang, le sol sableux. Mes cauchemars n'étaient qu'une suite d'heures, interminables. Seul réconfort... Pouvoir rêver de cette chevelure blonde, et de ses yeux ébène si singuliers...



mercredi 23 mai 2012

Les plumes de l'Amour...



Deux âmes amoureuses, ont toujours su dompter les éléments et les lieux pour se rejoindre et s'atteindre...
Un amour sans obstacle, sans limite, sans borne définie.

 Dans la vie d'une âme vivante et amoureuse, une journée semble courte... Cependant...

 Le Prince des Etoiles apprit qu'une espèce de monstre, était connue pour sa rapidité et sa vélocité à l'épreuve des plus grandes montagnes, des pics insurmontables. Ainsi, il marcha, jusqu'à trouver ce rampant gigantesque. Un serpent de fer, qui de ses écailles, déchirait la Terre. L'animal passa près du garçon aux étoiles. Ce dernier sauta pour s'accrocher à la peau tranchante du monstre, et profiter du reptile métallique pour se rendre dans cette citadelle immense.

 Là, son périple continua. Cependant, le sifflement d'un autre reptile se fit entendre. Un oeil jaune brillant, gouvernait l'animal. Il s'orientait harmonieusement entre les bâtisses, sur les ponts. L'animal avait une peau douce, de couleur bleutée. Son comportement était doux à l'inverse du serpent de fer. Il s'arrêta face au jeune Prince, qui put ainsi grimper sur son dos. Ce rampant aux couleurs azurées, zigzaguait à travers la ville. Et lorsqu'il ne put plus continuer son chemin, le petit homme aux étoiles descendit de sa monture de saphir.


 Et c'est durant sa marche qu'une autre étrange créature, blanche et bleue, s'arrêta près de lui. Lui faisant signe de monter sur son pelage froid, le Prince des Etoiles saisit lentement la bête et la chevaucha. Il savait désormais que retrouver la raison de sa venue n'était qu'une question de minutes. Il rejoignait sa Princesse des Astres. Celle qu'il regardait chaque soir s'endormir en face de ses yeux. Celle qui éclairait son ciel nocturne. Cette femme de cristal et d'or.
 L'animal fit halte. Encore une fois, le Prince quitta sa monture, il lui pria de rester près d'ici.

  Le jeune homme aux yeux brillants aplatit le sol sauvage. Il en fit un tapis sombre, soumis à ses pas. Face à lui se dresser une immense prison. Les fenêtres y étaient barrées. Il savait que sa promise y était enfermée. Ainsi, il claqua dans ses mains. Un souffle ravagea les vitres, arrachant les barreaux au passage. Les décombres d'une civilisation dominatrice gisaient au sol. De derrière la poussière, il vit une ombre se profiler.

 C'était Elle. Des cheveux d'or emplis d'étoiles, des yeux d'ébène. Sa princesse Céleste. Leurs lèvres se caressèrent, jouèrent l'une avec l'autre. Leurs mains se lièrent et ils marchèrent jusqu'à l'animal au pelage froid sur lequel ils se hissèrent et reprirent la route. Ils marquèrent leur voyage d'n arrêt durant lequel ils mangèrent, tant leur faim était grande. Ils se dirigeaient vers un Palais, dont l'on estimait le confort à celui digne de Dieux. Cependant, cet endroit magnifique, était gardé par un bourreau qui sanctionnait quiconque s'en approchait.

 Observant les tours de garde du Gardien, les deux âmes amoureuses partirent momentanément. Leur chemin s'arrêta sur un terrain plat. Leurs mains liées, leurs lèvres collées. Ils laissèrent leurs coeurs parler, et firent jaillir du sol des gerbes d'herbe, ainsi que des arbres. Les étoiles coulaient de leurs cheveux, et fécondaient le sol des pousses d'une flore verdâtre. Leurs corps s'étendirent. Ils jouèrent l'un avec l'autre. Laissant le temps filer entre les feuilles des arbres,

 Leurs âmes pensèrent au Palais. Ils y retournèrent, leurs âmes étaient attisées d'un feu d'Amour pur. Les flux  de folie traversaient leurs esprits. L'un mordait l'autre, l'autre posait ses lèvres sur son visage. Le Bourreau était parti. Le couple profana le seuil de ce bâtiment sacré.

 Ils allèrent s'étendre dans une des plus hautes tours, là où une couchette fut témoin de leurs tendres étreintes, du fruit de l'amour...

dimanche 20 mai 2012

Tortueuse marche.


 C'est face au Soleil, que l'Homme dressa sa route.
Sa solitude sans démesure.
 Il tissa son destin dans les ombres de ses aînés.
Sans scrupule, il construira pour mieux détruire.

 Je ne suis plus un masque déchiré en deux égos.
Les étoiles irréalistes, nous donnent envie de rêver...
 Cette nuit sans fin, ce fatalisme irréel, demeure excessif.
Quel est le juste milieu alors qu'aucun chemin n'est droit ?


Une démagogie endommageante,
Des esprits désespérés,
 Une folie folichonne,
Ces feuilles infaillibles,
 Une étiquette non équitable,
Le contrôle que l'on prône. 

 Aucun mot ne saurait briser cette glace.
La tempête au dehors fait rage.
 Même unis, personne n'y fera face.
 Nos armes ont pris de l'âge.

 Le soleil levant qui éclairait nos gloires,
S'est terni, est sur le point de choir.
 Les jeunes années irraisonnées,
Étaient-elles si erronées ?

mardi 15 mai 2012

Un rayon chaud dans le désert.




 Les heures interminables de ce Monde sont lassantes. Il n'y a d'ailleurs plus de temps. Les paysages se ressemblent tous. Toujours ces dunes, ces gens de sable. Qui se déplacent morceau par morceau dans cet océan irritant. Cette sensation plus que terrible... Ce vide.

 A la fois morne et silencieux, cet espace, donne l'impression d’être un roi, un Dieu. Mes pas soulèvent la poussière. Mes muscles affaiblis sont devenus de roc. J'étais cette ombre seule, gardienne d'un secret, d'un désert. Je cherchais en vain, quelque chose que j'ignorais. Cependant, j'avais la notion et le sentiment d'avoir oublié une seule chose dans le Monde vivant.

 Je ne savais plus quoi faire pour pouvoir à nouveau toucher cette réminiscence. Qu'avais-je pû laisser derrière moi ? Des êtres, des pensées, des objets. J'étais cette solitude terrible, qui vous accable lorsque votre espoir tombe et que votre souffle se perd.

 Etre seul... L'indice était ici. Si j'errais ici sans personne. C'est que quelqu'un m'avait un jour accompagné sur un chemin. Qui cela pouvait il être ? Un fantôme, non. Un rêve, non plus. Et c'est lorsque le mot rêve traversa mon esprit, que je sentis mes ailes noires s'étendre derrière moi. Elles venaient de s'illuminer de pierres précieuses noires. Une présence étrange bouleversa ce calme sinistre.

 Elle apparut devant moi. Grande, mince. Une paire d'ailes sombres comme le ciel d'une nuit morne balayait le sable derrière elle. Son visage était orné d'un sourire narquois. Une chevelure blonde et teintée de noire flottait au vent. Ses yeux étaient de couleur ébène. Son corps était voilé d'une robe noire. Son regard face au mien. Qui était-elle.

 " Tu me connais, tu me connaissais, tu m'as toujours connu. Je suis ta Colère affamée, ta Lucidité maladroite, ton Amour éternel, ton Ironie malsaine, ton Ressenti passionné et ton Éternel bonheur. Pourquoi m'avais-tu oublié ?"

 Je ne savais quoi répondre. Son visage me paraissait si familier. Sa voix si désarmante. Et si était-elle, celle sans qui je me sens seul, celle sans qui ce désert était glacial ? Sa silhouette, je pouvais la décrire dans les moindres détails, même voilée par une trop large tenue...  Le ciel nuageux se trouait. Des éclairs d'or frappaient le sable.

 Sa main se tendit. " A jamais, jure-le."

" Je le Jure, toi, mon Etre..."

lundi 14 mai 2012

Ses rayonnantes boucles d'or...





 Alors que j'aimais me promenais dans mes champs d'étoiles. Ces endroits merveilleux, où la lumière douce ne se tarissait jamais. Je prenais le temps de voir le temps courir et filer au gré des vents astraux... Je contemplais les pluies de comètes, pétillantes, ardentes, leur chute sans fin semblait imperturbable, leur course sans limite, finissant leurs vies en s'écrasant sur une planète.

 Et si ces pluies lumineuses m'émerveillaient. Il m'arrivait souvent d'apercevoir après le passage de ces feux follets, une longue chevelure. Une nébuleuse dorée, qui s'arrêtait face à cette colline... Je ne voyais que son profil...
 Des étoiles liées à ses cheveux, des perles couleur ébène en office d'yeux. Elle se baladait dans une robe azurée, au couleur du ciel levant. Tu restais immobile et moi, je me fixais aussi. Tu me paralysais, mes étoiles perdaient de leur éclat lorsque tu passais par ma prairie.

 A chaque fois, je m'asseyais et te regarder. Parfois j'essayais de me rapprocher, mais tu me voyais et partais, comme une étoile filante. Je t'ai dessinée, imaginée de mille façons possibles. Tu illuminais mes songes. Je te recherchais et suivais les pluies de météorites pour espérer te voir.

 Puis les nuits passaient, tu ne revenais plus. Et alors que j'approchais d'une source et d'un lac de pluie de lune, je t'ai aperçue sous une cascade d'argent. Sans me faire sentir, je me suis glissé deriière toi. Et pour t'empêcher de partir, je t'ai saisi aux hanches.

 Ta peau nue, couleur nacre scintillait sous l'eau. Je t'ai retourné vers moi. Ton visage était lumineux. Tu ouvrais les yeux. Deux immenses perles noires. Ton visage rougissant, je te tirais hors de l'eau pour mieux t'envelopper dans un drap d'étoiles que je portais sur le dos. Tu te cachais dedans.

 Je voulais te poser mille et unes questions, te demander d'où tu venais, toi la Princesse des Etoiles... Tu essayais d'ouvrir la bouche, mais rien n'en sortait, pas un mot... Tu ne savais peut-être pas parler. Puis ta main glissa dans l'eau. Tu y dessinais des formes, presque un récit...

 Tu te hissais hors de la berge, et me souriant, tu disparus. Cependant le lendemain, alors que j'étais sur ma colline tu apparus près de moi. Tu montras le soleil de la main en souriant... " C'est décidé, je t’appellerais Claire, ma Princesse des Etoiles..."

 Nos lèvres ne formèrent plus qu'un...







mercredi 9 mai 2012

Des larmes de glace.


 Je n'ai pas su faire face à ce flot de choses, de sensations, de chaleurs, de faiblesses. Les poings fermés, les épaules basses, j'ai marché jusqu'à cet endroit.

 Je me suis perché sur cette corniche, ce mur de solitude, qui seul se dresse entre la civilisation et le sauvage. Je m'asseyais difficilement sur le bord, laissant mes pieds ballants. J'étais venu ici, partagé entre la colère et la plus désagréable des tristesses.

 Face à moi luisait le soleil couchant, celui qui illumine les couples des couleurs vives, des chaleurs dernières, avant que les âmes gaies se réchauffent l'une l'autre. J'étais seul, face à cet océan d'orange, de rose. Le ciel bleu, laissait dériver les nuages cotonneux, dans cet univers de liberté. Et moi, j'étais retenu par un boulet de souffrance, de tristesse.

 Un vent frais, soufflait les marées de pollen derrière moi. Je les voyais flotter, ces idées pâles, légères, innocentes, qui volent au gré de la brise. Je laissais mon regard se perdre dans cet horizon de gaîté, alors que mon esprit se tordait de douleur, tant la réalité me semblait coupante, douloureuse, insupportable. C'est aveuglément que je cherchais ta main sur cette étendue de béton. Elle n'y était pas, elle n'y sera peut-être plus jamais.

 Devant mes yeux, des oiseaux valsaient. Ils sifflaient leur bonheur, cette chaleur douce, mélancolique, enveloppant toutes les âmes seules et perdues. J'étais noyé dans ce brouhaha muet, de sentiments et de sensations. Le champs vert et blanc sous mes pieds, dansait lui aussi. Par endroit, ces quelques fleurs, formaient des lits de douceur, dans lesquelles, on aime s'y ruer, main dans la main, les sourires répondant l'un à l'autre. Je me saisissais les cheveux, toujours aussi libres, insensés dans leur danse funèbre. Leurs courbes injustes et imparfaites.

 Je pensais à ces étendues d'or que j'aimais parcourir des doigts, à cette peau de satin, contre laquelle, j'aimais poser mes boucles rebelles. J'étais ici seul, plus que je ne l'avais été. Je pensais, ton sourire, tes mots, tes promesses, nos promesses. Ma solitude, Toi, Moi, surtout Toi. Qui me manque. Qui m'a perdu, je suis abandonné sur ce chemin immense, dont je ne connais même plus le sens, ni la direction.

 Ta main a glissé de la mienne, j'ai trébuché, et lorsque je relevais la tête, tu n'étais plus là. Les rayons du soleil, transperçaient les feuillages des arbres élancés, ils formaient des chemins de Lumière. Une dernière chaleur, celle que ton souffle transporte dans ma nuque, transportait dans ma nuque.

 Ma tête tombe, je ne sais plus, je ne comprends plus ce qu'il se passe. J'ai l'impression que l'armure dans laquelle je m'étais protégé, dans laquelle j'avais enfermé mes secrets, mes souffrances, mes douleurs. Elle cède, elle se fissure. Mon coeur a battu trop violemment une fois de trop. Une douleur hante mes yeux, je ne la connais pas. Mais les faisceaux mourants de l'astre du Jour, font luire des perles sur ma peau. L'eau de la tristesse, de la solitude, du froid, elle coule.

 Mes membres ne répondent plus, je n'appartiens plus qu'au ciel, à ce désert. Où je ne vois plus rien. L'horizon se décline. Je les vois, ce garçon au cheveux bruns et cette fille aux boucles d'or. Ils marchent main dans la main, je les vois de dos. L'un laisse derrière lui, une coulée d'étoiles et de diamants. Je vois les rêves colorés les accompagner, et si cette immensité les englobe, ils ne la gardent que pour eux. Le froid s'installe. Mes larmes coulent, je suis privé de mon souffle, j'ai froid, toujours, de plus en plus. Une longue paire d'ailes noires viennent m'envelopper. Une main glaciale, se pose sur mon épaule, les poussières de mes rêves s'envolent avec ce vent gelé, qui soulève les coeurs, qui souffle les âmes amoureuses.

 Mon désert et ici et là-bas. Mes rêves je ne sais plus, ils sont partis, en même temps que je voyais sa chevelure s'en allait. Je n'ai pas réussi à me lever, à inciter mes jambes à se soulever. Mon âme pleurait, je n'aurais pas su la garder...

 Ce soleil, celui des amoureux, dans ses couleurs mourantes, dans cet océan de nuages gris, vient de s'enfoncer, dans une terre sans couleurs. Les larmes, toujours plus dures, plus douloureuses... Pourquoi... Pourquoi...


lundi 30 avril 2012

Un océan de lumière...


 J'avais sous mes yeux, une marche silencieuse. J'étais allongé sur cette étoile, et plongeais mon regard vers ce ruisseau lumineux. Il n'y avait aucun bruit près de moi, juste un ciel noir m'enveloppant, serti d'éclats brillants.


 Le rêve s'animait devant moi. Mon regard était ébahi par cette vue scintillante. Je plongeais mes doigts, dans cet écoulement d'étoiles. Mes doigts les saisissaient, je les extrayais de l'eau et les gardais dans mes mains. Cette voie lactée, était imprégnée d'une magie, je le sentais. Cet enchantement, qui, me faisait imaginer des espaces infinis et illuminés de joyaux brillants. Une plénitude réconfortante, vers laquelle on peut toujours se tourner. Son silence est là pour nous entendre, son éclat est présent pour nous donner envie de rêver.

 Les voix innombrables des étoiles qui composaient cette mélodie astrale, résonnaient dans la nuit noire. C'était un écho qui se déplaçait, au gré des comètes et des nébuleuses multicolores. Plonger mon regard dans cette flaque gigantesque de toutes les couleurs, transformait mes iris en des joyaux, et si je saisissais une plume à cet instant, je pouvais dessiner les étoiles sur ma planète.

 La chaleur et le bonheur chevauchaient les étoiles filantes, traversant ces différentes épaisseurs du vide. De par leur course effrenée, elles donnaient aux Hommes, l'impression d'être divines, et pouvant exaucer leurs souhaits. C'était cette magie là, celle du rêve qu'elle éveillait dans nos âmes et dans nos coeurs. Moi qui les touchais et les déplaçais tous les jours, à qui je devais surement ma naissance, je comprenais ce que ressentaient les humains. Cette voie lactée, ces étoiles, sont le rêve en personne.

 Elles brillent dans nos yeux, elles bercent notre sommeil et réveillent notre imagination. Elles sont comme un bol de lait qui rend nos céréales douces, comme un champs de fleurs intouchables, qui nous donnent toujours envie d'aller les voir de plus près. Elles éveillent notre obstination, et notre désir d'aller nager près d'elles.

 Cette voie lactée éclaire mes yeux, et nourrit mes idées... Je voudrais que cette source de rêve, jamais ne se tarisse...


dimanche 29 avril 2012

La naissance de l'Ombre.


 Je ne saurais dire quelle mélodie ce soir-là attira mon oreille. Mais une tristesse m'envahissait alors qu'une ombre grandissait.


  Le ciel s'était vidé de toutes étoiles. Les nuages d'ombre ternissaient le ciel nocturne, d'un hiver rude. Une fumée très légère apparaissait par moment le long d'un chemin de terre battue. On entendait par ci et par là des cailloux rebondirent les uns sur les autres. Un chant joyeux, rompait le silence glacial de cette nuit blême. Un jeune garçon avançait dans la pénombre. Ses yeux pétillaient d'un éclat astral. Il chantonnait. Parfois, il se baissait pour refaire ses lacets, qu'il négligeait. Il ne lassait ses chaussures que pour que cela ne tienne que quelques mètres. Il pouvait ainsi, à chaque fois qu'il se pliait, chercher des cailloux brillants sur ce sol terne. Il en emplissait ses poches, cousues et décousues par l'usure. Un crépitement s'entendait lorsqu'une petite pierre en rencontrait une autre. Il sautillait joyeusement.
 Sa vie, n'était qu'une suite de journées toutes plus maussades les unes que les autres. Il avait grandi sur ce chemin de terre blanche, qui l'emmenait depuis ses quatre ans à l'usine. Sa voix douce, innocente, faisait sourire la Lune, qui lui éclairait alors la voie pour rentrer chez lui.

 Ce jeune enfant prenait son temps, parfois, il s’arrêtait parfois pour défaire les noeuds de ses lacets et ainsi se posait sur le bord du sentier. Il levait alors les yeux, et souriait à l'astre de la Nuit, qu'il prenait pour sa mère. Les étoiles étaient trop petites pour lui. Il ne souhaitait contemplait que celle qui illuminait sa marche. Et lorsque que son sourire se voilait, il pensait à sa maison. Il savait ce qu'il s'y passerait. Son père était un ancien militaire. Violent, de mauvaise humeur, un odieux personnage. Les joues roses du garçon, pleuraient encore des gifles qu'elles avaient subi la veille. Sa mère dépressive, ne pensait plus à ce qui l'entourait, elle vivait, mais le garçon se doutait qu'il ne parlerait plus jamais avec elle. Quelque part, une fleur commençait à se faner sous la lumière de la Lune.

 Alors que ses souliers durs résonnaient sur le chemin, le garçon apercevait, par delà ses rêves, au dessus de ses craintes, le bâtiment qui abritait sa douleur. Il marchait de moins en moins vite, puis arriva aux marches en pierre au pied du seuil de la porte. Son deuil commençait, sa gorge se nouait. La vieille planche de bois massive grinçait, comme si elle gardait un danger, celui qui hante les donjons, qui ternit le courage et la témérité. Ses mains frêles fermaient lentement la porte. Il défaisait ses lacets nerveusement. Il se glissait comme une ombre entre chaque pièce, se cachant derrière les meubles. Il atteignait l'évier. Tirant sans bruit un tabouret de dessous, il se hissait face au robinet. L'eau chaude, réconfortante coulait sur ses doigts. Il saisit le savon. Ce petit cube merveilleux, qui, lorsque'il est frotté, libère des petites bulles parfumant l'air. Toujours nerveusement, il ne cesse de remuer cette pièce blanche entre ses mains. Ce bloc de savon lui fait penser aux fleurs qui ne poussent que la nuit et dans lesquelles il aime tant s'étendre. Il est émerveillé. Derrière son dos, loin de son plaisir moussant, un serpent se dresse.

 Un pied heurte son tabouret, et l'enfant trébuche, le savon glisse de ses mains et décolle dans un coin de la pièce. Une forte poigne lui saisit les cheveux. C'était lui. Le garçon le savait. Cet homme sombre. Il essaye de se débattre pour glisser des doigts de son prédateur. La main résiste. Une voix furieuse résonne dans ses oreilles. Une gifle l'étourdit, il tombe au sol. Comme un faible animal blessé, il rampe et cherche tant bien que mal à s'enfuir. Sa tête s'écrase à nouveau par terre. Le savon, non loin de lui, a laissé derrière sa chute une traînée de mousse, il trempe ses doigts dedans. Les larmes emplissent ses yeux bleus. Il finit par échapper à l'étreinte du reptile et court se cacher dans sa chambre. Dans un désert naissant, une fleur éclatante agonise.

 Se réfugiant dans son lit, il prie, laisse les larmes couler. Il sent une main de fer, le sortir des profondeurs duveteuses. Le petit garçon gesticule, et saisit les petits cailloux qu'il avait ramassé pour les jeter dans les yeux de cet homme. Il projette ce ferment, qu'il avait depuis si longtemps pour les pierres de ce sentier. Il détruit sa passion, avec haine et rage. L'homme lâche prise, le garçon le percute pour le faire choir. Son petit coeur boue, il s'enflamme et propage dans ses veines un acide, celui qui vous ronge les muscles, qui vous essouffle. Evitant de justesse de glisser sur le savon au sol, il enfonce ses petits pieds dans les profondeurs de ses chaussures sans prendre le temps de faire les lacets. Il court, et entend derrière lui un cri de rage puis un déclic.

 Un canon cracha son feu. Les plombs touchent le garçon à l'épaule. Il glissa du chemin et s'écroula dans le fossé. Son sang pourpre, voila la nuit clair. Ses cris de douleurs retournèrent les mers. Il essaya de calmer la douleur en appliquant le ferment d'herbes qu'il trouva au fond de la tranchée. Son corps ne supporta pas cette blessure. Ses yeux se refermèrent sur la Lune, la main tendue sur la voie lactée.

 Dans un désert de glace, une silhouette marche, elle se déplace à l'encontre des vents. Ses pieds soulèvent des amas de sable, sa tunique sombre vole dans les sirrocos glacés. Son hurlement déchire encore les cieux, même si ils viennent des profondeurs des abysses. Le coeur de cet enfant est mort, son innocence est devenue vengeance... La fleur s'est asséchée, elle s'est transformée en sable...