jeudi 31 mai 2012

Ses canines immaculées.


Alors que la nuit sans fond m'englobait depuis des jours, des semaines, des mois, peut-être même des années... Je cherchais encore et encore une lumière. Celle qui éclairerait mon chemin.

 Dans ce désert obscur, sans mur, sans repère, mes yeux aveuglés par cette pénombre ne pouvaient plus me guider, je me perdais, de plus en plus, jour en jour. M'enfonçant dans cette noirceur, sans odeur, ni bruit. Mes pas étaient lents, usés, fatigués, déstabilisés.

 Le sable glacial glissait entre mes orteils. Comme mon sang coulait de mon bras droit. Ma tunique noire, absorbait le vent, pour me ralentir dans cette marche incertaine, vers une destination dont j'ignorais tout. Le vent froid de cette Abysse commençait à hurler, renfermant les troubles d'un million d'âmes.

 Ce hurlement se confrontait à ma haine, à ma peur, à mon angoisse, qui s'élevaient autour de moi, comme un mur, me protégeant et ripostant à quiconque s'approcherait de moi... Si, il s'avérait que bien sûr, il y eut quelqu'un dans ce désert...

 Mes ailes lourdes, traînaient encore et toujours derrière moi. Je manquais à chaque foulée de marcher sur ma tunique sombre comme ma colère. Je dépliais violemment mes ailes, longues, majestueuses. Puis en m'élançant, je décollais du sol, sans voir vers où je me dirigeais.

 Chaque battement, soulevait d'épais nuages de sable, qui voletait. J'accélérais par moment, courant sur quelques mètres, pour reprendre de suite mon envol. J’étais le Dieu de ce Monde. J'étais seul, mais j'étais le Roi.

 Tandis que je volais... J'apercevais des perles dorées, et des feuilles d'or dans mon champs de vision. Elles brûlaient avant de me toucher. Je progressais toujours plus vite, déchirant le vent et l'air sur mon passage. Un son de clochette résonna.

 Je me stoppais net, enfonçant mes pieds dans le sable. Je voyais toujours cette nuit intégrale, et j'entendais toujours cette clochette. Puis, le vent s'arrêta. Un bruissement de plumes se fit entendre. Faisant apparaître ma lame d'Ombre dans ma main, je me postais aux aguets, de où, de quoi, face à quyi, je n'en savais rien.

 "Tu vas faire mal à quelqu'un." Murmura une voix. Je ne rêvais pas. "Tu n'es plus seul, jeune Dieu." Dit-elle. Une présence tourna autour de moi, quelques minutes, puis je ne la sentis plus.
 "Cela doit-être dur d'être aveuglé par son Monde." Lança la voix face à moi. Une main brûlante toucha mon bras, et je la vis enfin. Une paire d'ailes d'Or. Des yeux aussi marrons qu'un éclat d'ébène, des crocs blancs et brillants. Une chevelure aussi lumineuse que ses ailes. Elle battit des ailes et se rapprocha de moi, pour m'étreindre.

 Elle posa ses lèvres sur les miennes et me dit... "Ton cauchemar est fini Dieu de la Mort."

mardi 29 mai 2012

Ses griffes pourpres.

 A quoi bon être Roi, à quoi bon posséder un pouvoir suprême. Lorsque l'on est seul. Régner sur sa haine, sa solitude, sur la tristesse qui nous ronge l'âme, si âme encore existe. Vivre pour mourir, et mourir pour vivre éternellement.

 Je pensais encore à cet enfant des Etoiles. Il n'avait rien d'enviable. Ses rêves l'épuiseraient, son visage se viderait de vie. Sa naïveté, sa confiance, tout, tout le terrasserait. Son destin, il le suivait, même si il ne le connaissait pas, même si il ignorait tout.

 Ces étoiles qui le contemplaient, qui l'illuminaient, elles avaient sa vie entre leurs doigts. Il s'était livré. Il croyait en l'espoir, en ce caractère démesuré. Ses doutes inconscients, cette plaie infernale. Il avait besoin d'une chaleur sans limite, pouvant même venir de l'être le plus glacial, le plus distant. Rien n'était pareil pour lui. Il ne comprenait surement rien. Il interprétait peut-être tout... Mal.

 J'essayais d'imaginer ce que lui pensait... Et j'y arrivais. Car avant de posséder cette tenue de Roi errant, avant d'obtenir ces deux ailes sombres, ces griffes pourpres et ces dents de carnassier... J'étais ce Prince du rêve.

 Je ne regrette pas mes rêves, ni mes étoiles, mais du comment ai-je pu te perdre. Car si deviens ce Dieu de la mort, c'est que ton coeur ne bat plus près du mien. Que mes rêves sont dénués de sens si tu n'es pas dedans. Et que mes cauchemars ne sont que réalité car je ne sais plus comment te plaire.

 J'ai perdu ma naïveté, j'ai désormais une maladresse sans limite... Jusqu'à ce que tes punitions sanctionnent mes crimes. Mon manque au devoir.

 J'ai beau m'enrouler dans cette tenue sombre. Qui n'est là que parce que je regrette. Je reste celui éveillé par le rêve, qui espère et qui continuera d'espérer tant que tu seras là. Je t'aime, toi, fée insaisissable. Toi qui m’apparaît toujours. Je crée des doutes car j'ai peur, que j'ai besoin que tu lèves l'obscurité sur ce que je ne sais pas... J'aimerais tant l'apprendre de tes lèvres, que de l'apprendre par des conclusions ou des mots lacérants. Je serais patient et curieux.


 N'oublie pas, que malgré ma complexité, ma maladresse. Je n'aime que toi. Petite Blonde aux yeux d'Ombre, qui noie mon âme de ce poison délicieux, de ce bonheur...

lundi 28 mai 2012

La Mer de l'Ombre

 Les souffles ne comptent plus. Les dunes ne comptent plus. Le courroux. Ce coeur secondaire. Qui inonde l'âme du sang haineux. Les mains tremblantes...

 Le fantôme trépasse une fois de plus. Il se retrouve seul. Loin des rêves, loin de la chaleur. Ses ailes noires sont dépliées. Il est Roi de son Monde. De sa tristesse.

 La juste sanction pour celui qui a cru, cet enfant du rêve naif et rêveur, a perdu ses plumes lumineuses pour laisser pousser la nuit à paire d'aile.

  La voie céleste qui était sa source de lumière vient de mourir, de s'éteindre. Dans sa main gelée, vient d'apparaître la lame noire. Celle qui traverse les coeurs perdus et les âmes en peine. Ses larmes au gout salé, vont se perdre dans cette mer de sable.

 Il le voit, ce fantôme, qui abreuve sa tristesse et sa colère. Ses crocs rêvent de le déchirer, ses mains de le frapper sans retenue... Dans ce désert, le vent souffla une dernière fois. Les ailes de la Peur... Le sourire de la Honte... La violence du Perdant.


 Je remettrais une dernière fois, ce masque de chair, qui m'a emmené ici. On peut toujours combattre le feu... Par le feu...

dimanche 27 mai 2012

Aux portes du Styx.



 Les années passent, l'Europe a poussé. Passivement, les passagers et les passants traversent les espaces sans limite des Terres Internationales.

 Nos drapeaux étaient bleu, les étoiles l'éclairaient. Les peuples souriaient, les frontières s'ouvraient.
 Les peuples crurent un instant marcher dans la même direction. Ils espérèrent quelques années que le chemin tracé serait respecté. L'Utopie Européenne. Une illusion fondée sur des espoirs de changement. Des marches citoyennes qui donnaient à croire que l'harmonie serait le maître-mot de cette communion populaire. Les armes étaient abattues, les fleurs jetées sur les sentiers de l'avenir.


 Cet étendard de fierté et de puissance trôna quelques décennies sur les couronnes démocratiques des pays de l'Union. Mais l’insatisfaction naissait. Les peuples n'avaient plus la même foi qu'au précédent. Les désaccords économiques et politiques ravageaient les beaux discours. Les fleurs maudites allaient éclore.


 Était-ce le destin du Monde, de cet équilibre, de cet Ordre instable ? Les révolutions culturelles et politiques ne cessaient de faire rage dans les Etats. Les larmes de haine coulaient, les armes de peine crachaient.

 Tous le savait, la Grèce fut le premier pas de cette longue marche furieuse qui anima les vingt années suivantes les peuples de l'Europe. L'insurrection fit trembler les murs et les rues de toutes les cités européennes. Les grosses légumes cessèrent de regarder tomber les cadavres enroulés dans des drapeaux de l'Europe. Les populations se réveillèrent. Les affiches du "NON" furent brandies une fois de plus.

 Là où les marches passaient, les fusils se dressaient face à elles. Jamais on n'avait pu voir ce phénomène là. Des kilomètres d'humains, qui effectuaient un pèlerinage de plusieurs milliards de pas. Les sifflements et les chants illustraient cette atmosphère furieuse et belliqueuse.

 Qui aurait pu un jour penser, que ces marches de guerre, allaient conduire à la Troisième Femme. Celle qui s'enroule dans des draps noirs et rouges. Celle dont les mains sont prises par l'ultime voix du Peuple. Jamais personne n'aurait pu se dire que la Fée s'écroulerait sous une troisièmre Guerre Mondiale...

jeudi 24 mai 2012

Les limbes illuminées



 Ce blizzard de briques et de béton, n'était pas la plus grande illusion humaine. Toutes les âmes s'étaient un jour confrontées au mur de la liberté.
 Liberté glacée, liberté livide. Basée sur des idéaux, des croyances. Ces paroles sans foi, ni loi. Elles endorment les esprits faibles. Ce sont des couronnes de laurier, qui donnent l'impression à ceux qui les portent de posséder quelque chose.

 Mais l'illusion était ici.
 Le mensonge commençait là où notre espoir prenait racine.
 Cette idée, cette pensée, nous l'offrions à des voleurs.


J'étais la haine d'un individu. Dans son coeur, j'étais ce tambour fait de chair, et dans son crâne, j'étais les flammes qui ravageaient les obstacles qu'il ne pouvait plus franchir. Là où ses mains n'avaient plus la force de soulever les objets imposants, je lui inculquais une volonté.

 Lui, était surement affaibli, et si son moral tenait, il lui fallait toujours plus d'inspiration, plus de souffle. J'allais être cette énergie. Ce débordement, ce torrent sans limite.

 Je me souviens de ces paroles, des miennes. Je n'étais que le fruit d'une déception continuelle, seulement marquée par quelques rayons de soleil, de douceur. L'enfant que j'étais avait vieilli trop vite. Mon coeur innocent, mon sourire docile, se ternirent. Lorsque je fermais les yeux, le noir m'envahissait. Je ne faisais qu'un avec le monde que j'avais construit. Ce désert sans fin. Cette falaise qui donnait à voir un océan de poussière... Là où mes sourires brillaient, je me souviens avoir vu pousser deux ailes noires. Tachant de sang, le sol sableux. Mes cauchemars n'étaient qu'une suite d'heures, interminables. Seul réconfort... Pouvoir rêver de cette chevelure blonde, et de ses yeux ébène si singuliers...



mercredi 23 mai 2012

Les plumes de l'Amour...



Deux âmes amoureuses, ont toujours su dompter les éléments et les lieux pour se rejoindre et s'atteindre...
Un amour sans obstacle, sans limite, sans borne définie.

 Dans la vie d'une âme vivante et amoureuse, une journée semble courte... Cependant...

 Le Prince des Etoiles apprit qu'une espèce de monstre, était connue pour sa rapidité et sa vélocité à l'épreuve des plus grandes montagnes, des pics insurmontables. Ainsi, il marcha, jusqu'à trouver ce rampant gigantesque. Un serpent de fer, qui de ses écailles, déchirait la Terre. L'animal passa près du garçon aux étoiles. Ce dernier sauta pour s'accrocher à la peau tranchante du monstre, et profiter du reptile métallique pour se rendre dans cette citadelle immense.

 Là, son périple continua. Cependant, le sifflement d'un autre reptile se fit entendre. Un oeil jaune brillant, gouvernait l'animal. Il s'orientait harmonieusement entre les bâtisses, sur les ponts. L'animal avait une peau douce, de couleur bleutée. Son comportement était doux à l'inverse du serpent de fer. Il s'arrêta face au jeune Prince, qui put ainsi grimper sur son dos. Ce rampant aux couleurs azurées, zigzaguait à travers la ville. Et lorsqu'il ne put plus continuer son chemin, le petit homme aux étoiles descendit de sa monture de saphir.


 Et c'est durant sa marche qu'une autre étrange créature, blanche et bleue, s'arrêta près de lui. Lui faisant signe de monter sur son pelage froid, le Prince des Etoiles saisit lentement la bête et la chevaucha. Il savait désormais que retrouver la raison de sa venue n'était qu'une question de minutes. Il rejoignait sa Princesse des Astres. Celle qu'il regardait chaque soir s'endormir en face de ses yeux. Celle qui éclairait son ciel nocturne. Cette femme de cristal et d'or.
 L'animal fit halte. Encore une fois, le Prince quitta sa monture, il lui pria de rester près d'ici.

  Le jeune homme aux yeux brillants aplatit le sol sauvage. Il en fit un tapis sombre, soumis à ses pas. Face à lui se dresser une immense prison. Les fenêtres y étaient barrées. Il savait que sa promise y était enfermée. Ainsi, il claqua dans ses mains. Un souffle ravagea les vitres, arrachant les barreaux au passage. Les décombres d'une civilisation dominatrice gisaient au sol. De derrière la poussière, il vit une ombre se profiler.

 C'était Elle. Des cheveux d'or emplis d'étoiles, des yeux d'ébène. Sa princesse Céleste. Leurs lèvres se caressèrent, jouèrent l'une avec l'autre. Leurs mains se lièrent et ils marchèrent jusqu'à l'animal au pelage froid sur lequel ils se hissèrent et reprirent la route. Ils marquèrent leur voyage d'n arrêt durant lequel ils mangèrent, tant leur faim était grande. Ils se dirigeaient vers un Palais, dont l'on estimait le confort à celui digne de Dieux. Cependant, cet endroit magnifique, était gardé par un bourreau qui sanctionnait quiconque s'en approchait.

 Observant les tours de garde du Gardien, les deux âmes amoureuses partirent momentanément. Leur chemin s'arrêta sur un terrain plat. Leurs mains liées, leurs lèvres collées. Ils laissèrent leurs coeurs parler, et firent jaillir du sol des gerbes d'herbe, ainsi que des arbres. Les étoiles coulaient de leurs cheveux, et fécondaient le sol des pousses d'une flore verdâtre. Leurs corps s'étendirent. Ils jouèrent l'un avec l'autre. Laissant le temps filer entre les feuilles des arbres,

 Leurs âmes pensèrent au Palais. Ils y retournèrent, leurs âmes étaient attisées d'un feu d'Amour pur. Les flux  de folie traversaient leurs esprits. L'un mordait l'autre, l'autre posait ses lèvres sur son visage. Le Bourreau était parti. Le couple profana le seuil de ce bâtiment sacré.

 Ils allèrent s'étendre dans une des plus hautes tours, là où une couchette fut témoin de leurs tendres étreintes, du fruit de l'amour...

dimanche 20 mai 2012

Tortueuse marche.


 C'est face au Soleil, que l'Homme dressa sa route.
Sa solitude sans démesure.
 Il tissa son destin dans les ombres de ses aînés.
Sans scrupule, il construira pour mieux détruire.

 Je ne suis plus un masque déchiré en deux égos.
Les étoiles irréalistes, nous donnent envie de rêver...
 Cette nuit sans fin, ce fatalisme irréel, demeure excessif.
Quel est le juste milieu alors qu'aucun chemin n'est droit ?


Une démagogie endommageante,
Des esprits désespérés,
 Une folie folichonne,
Ces feuilles infaillibles,
 Une étiquette non équitable,
Le contrôle que l'on prône. 

 Aucun mot ne saurait briser cette glace.
La tempête au dehors fait rage.
 Même unis, personne n'y fera face.
 Nos armes ont pris de l'âge.

 Le soleil levant qui éclairait nos gloires,
S'est terni, est sur le point de choir.
 Les jeunes années irraisonnées,
Étaient-elles si erronées ?

mardi 15 mai 2012

Un rayon chaud dans le désert.




 Les heures interminables de ce Monde sont lassantes. Il n'y a d'ailleurs plus de temps. Les paysages se ressemblent tous. Toujours ces dunes, ces gens de sable. Qui se déplacent morceau par morceau dans cet océan irritant. Cette sensation plus que terrible... Ce vide.

 A la fois morne et silencieux, cet espace, donne l'impression d’être un roi, un Dieu. Mes pas soulèvent la poussière. Mes muscles affaiblis sont devenus de roc. J'étais cette ombre seule, gardienne d'un secret, d'un désert. Je cherchais en vain, quelque chose que j'ignorais. Cependant, j'avais la notion et le sentiment d'avoir oublié une seule chose dans le Monde vivant.

 Je ne savais plus quoi faire pour pouvoir à nouveau toucher cette réminiscence. Qu'avais-je pû laisser derrière moi ? Des êtres, des pensées, des objets. J'étais cette solitude terrible, qui vous accable lorsque votre espoir tombe et que votre souffle se perd.

 Etre seul... L'indice était ici. Si j'errais ici sans personne. C'est que quelqu'un m'avait un jour accompagné sur un chemin. Qui cela pouvait il être ? Un fantôme, non. Un rêve, non plus. Et c'est lorsque le mot rêve traversa mon esprit, que je sentis mes ailes noires s'étendre derrière moi. Elles venaient de s'illuminer de pierres précieuses noires. Une présence étrange bouleversa ce calme sinistre.

 Elle apparut devant moi. Grande, mince. Une paire d'ailes sombres comme le ciel d'une nuit morne balayait le sable derrière elle. Son visage était orné d'un sourire narquois. Une chevelure blonde et teintée de noire flottait au vent. Ses yeux étaient de couleur ébène. Son corps était voilé d'une robe noire. Son regard face au mien. Qui était-elle.

 " Tu me connais, tu me connaissais, tu m'as toujours connu. Je suis ta Colère affamée, ta Lucidité maladroite, ton Amour éternel, ton Ironie malsaine, ton Ressenti passionné et ton Éternel bonheur. Pourquoi m'avais-tu oublié ?"

 Je ne savais quoi répondre. Son visage me paraissait si familier. Sa voix si désarmante. Et si était-elle, celle sans qui je me sens seul, celle sans qui ce désert était glacial ? Sa silhouette, je pouvais la décrire dans les moindres détails, même voilée par une trop large tenue...  Le ciel nuageux se trouait. Des éclairs d'or frappaient le sable.

 Sa main se tendit. " A jamais, jure-le."

" Je le Jure, toi, mon Etre..."

lundi 14 mai 2012

Ses rayonnantes boucles d'or...





 Alors que j'aimais me promenais dans mes champs d'étoiles. Ces endroits merveilleux, où la lumière douce ne se tarissait jamais. Je prenais le temps de voir le temps courir et filer au gré des vents astraux... Je contemplais les pluies de comètes, pétillantes, ardentes, leur chute sans fin semblait imperturbable, leur course sans limite, finissant leurs vies en s'écrasant sur une planète.

 Et si ces pluies lumineuses m'émerveillaient. Il m'arrivait souvent d'apercevoir après le passage de ces feux follets, une longue chevelure. Une nébuleuse dorée, qui s'arrêtait face à cette colline... Je ne voyais que son profil...
 Des étoiles liées à ses cheveux, des perles couleur ébène en office d'yeux. Elle se baladait dans une robe azurée, au couleur du ciel levant. Tu restais immobile et moi, je me fixais aussi. Tu me paralysais, mes étoiles perdaient de leur éclat lorsque tu passais par ma prairie.

 A chaque fois, je m'asseyais et te regarder. Parfois j'essayais de me rapprocher, mais tu me voyais et partais, comme une étoile filante. Je t'ai dessinée, imaginée de mille façons possibles. Tu illuminais mes songes. Je te recherchais et suivais les pluies de météorites pour espérer te voir.

 Puis les nuits passaient, tu ne revenais plus. Et alors que j'approchais d'une source et d'un lac de pluie de lune, je t'ai aperçue sous une cascade d'argent. Sans me faire sentir, je me suis glissé deriière toi. Et pour t'empêcher de partir, je t'ai saisi aux hanches.

 Ta peau nue, couleur nacre scintillait sous l'eau. Je t'ai retourné vers moi. Ton visage était lumineux. Tu ouvrais les yeux. Deux immenses perles noires. Ton visage rougissant, je te tirais hors de l'eau pour mieux t'envelopper dans un drap d'étoiles que je portais sur le dos. Tu te cachais dedans.

 Je voulais te poser mille et unes questions, te demander d'où tu venais, toi la Princesse des Etoiles... Tu essayais d'ouvrir la bouche, mais rien n'en sortait, pas un mot... Tu ne savais peut-être pas parler. Puis ta main glissa dans l'eau. Tu y dessinais des formes, presque un récit...

 Tu te hissais hors de la berge, et me souriant, tu disparus. Cependant le lendemain, alors que j'étais sur ma colline tu apparus près de moi. Tu montras le soleil de la main en souriant... " C'est décidé, je t’appellerais Claire, ma Princesse des Etoiles..."

 Nos lèvres ne formèrent plus qu'un...







mercredi 9 mai 2012

Des larmes de glace.


 Je n'ai pas su faire face à ce flot de choses, de sensations, de chaleurs, de faiblesses. Les poings fermés, les épaules basses, j'ai marché jusqu'à cet endroit.

 Je me suis perché sur cette corniche, ce mur de solitude, qui seul se dresse entre la civilisation et le sauvage. Je m'asseyais difficilement sur le bord, laissant mes pieds ballants. J'étais venu ici, partagé entre la colère et la plus désagréable des tristesses.

 Face à moi luisait le soleil couchant, celui qui illumine les couples des couleurs vives, des chaleurs dernières, avant que les âmes gaies se réchauffent l'une l'autre. J'étais seul, face à cet océan d'orange, de rose. Le ciel bleu, laissait dériver les nuages cotonneux, dans cet univers de liberté. Et moi, j'étais retenu par un boulet de souffrance, de tristesse.

 Un vent frais, soufflait les marées de pollen derrière moi. Je les voyais flotter, ces idées pâles, légères, innocentes, qui volent au gré de la brise. Je laissais mon regard se perdre dans cet horizon de gaîté, alors que mon esprit se tordait de douleur, tant la réalité me semblait coupante, douloureuse, insupportable. C'est aveuglément que je cherchais ta main sur cette étendue de béton. Elle n'y était pas, elle n'y sera peut-être plus jamais.

 Devant mes yeux, des oiseaux valsaient. Ils sifflaient leur bonheur, cette chaleur douce, mélancolique, enveloppant toutes les âmes seules et perdues. J'étais noyé dans ce brouhaha muet, de sentiments et de sensations. Le champs vert et blanc sous mes pieds, dansait lui aussi. Par endroit, ces quelques fleurs, formaient des lits de douceur, dans lesquelles, on aime s'y ruer, main dans la main, les sourires répondant l'un à l'autre. Je me saisissais les cheveux, toujours aussi libres, insensés dans leur danse funèbre. Leurs courbes injustes et imparfaites.

 Je pensais à ces étendues d'or que j'aimais parcourir des doigts, à cette peau de satin, contre laquelle, j'aimais poser mes boucles rebelles. J'étais ici seul, plus que je ne l'avais été. Je pensais, ton sourire, tes mots, tes promesses, nos promesses. Ma solitude, Toi, Moi, surtout Toi. Qui me manque. Qui m'a perdu, je suis abandonné sur ce chemin immense, dont je ne connais même plus le sens, ni la direction.

 Ta main a glissé de la mienne, j'ai trébuché, et lorsque je relevais la tête, tu n'étais plus là. Les rayons du soleil, transperçaient les feuillages des arbres élancés, ils formaient des chemins de Lumière. Une dernière chaleur, celle que ton souffle transporte dans ma nuque, transportait dans ma nuque.

 Ma tête tombe, je ne sais plus, je ne comprends plus ce qu'il se passe. J'ai l'impression que l'armure dans laquelle je m'étais protégé, dans laquelle j'avais enfermé mes secrets, mes souffrances, mes douleurs. Elle cède, elle se fissure. Mon coeur a battu trop violemment une fois de trop. Une douleur hante mes yeux, je ne la connais pas. Mais les faisceaux mourants de l'astre du Jour, font luire des perles sur ma peau. L'eau de la tristesse, de la solitude, du froid, elle coule.

 Mes membres ne répondent plus, je n'appartiens plus qu'au ciel, à ce désert. Où je ne vois plus rien. L'horizon se décline. Je les vois, ce garçon au cheveux bruns et cette fille aux boucles d'or. Ils marchent main dans la main, je les vois de dos. L'un laisse derrière lui, une coulée d'étoiles et de diamants. Je vois les rêves colorés les accompagner, et si cette immensité les englobe, ils ne la gardent que pour eux. Le froid s'installe. Mes larmes coulent, je suis privé de mon souffle, j'ai froid, toujours, de plus en plus. Une longue paire d'ailes noires viennent m'envelopper. Une main glaciale, se pose sur mon épaule, les poussières de mes rêves s'envolent avec ce vent gelé, qui soulève les coeurs, qui souffle les âmes amoureuses.

 Mon désert et ici et là-bas. Mes rêves je ne sais plus, ils sont partis, en même temps que je voyais sa chevelure s'en allait. Je n'ai pas réussi à me lever, à inciter mes jambes à se soulever. Mon âme pleurait, je n'aurais pas su la garder...

 Ce soleil, celui des amoureux, dans ses couleurs mourantes, dans cet océan de nuages gris, vient de s'enfoncer, dans une terre sans couleurs. Les larmes, toujours plus dures, plus douloureuses... Pourquoi... Pourquoi...