Tu
as largement dépassé les bornes. Tu ne t'en rends surement pas
compte, ou alors cela ne te touche pas, ne t'effleure plus, une fois
en colère, que tu es capable de me faire souffrir. De me blesser. Je
suis certain qu'en plus tu te blesses toi aussi lorsque tu me
balances ce genre de phrases.
Finalement,
ça serait logique. Quand je t'ai engueulé, que je t'ai dit que
jusqu'à nouvel ordre, je ne voulais plus entendre parler de toi,
c'est comme si je m'attaquais moi-même. Peut-être en fais-je trop.
Peut-être vois-je en notre jeune amour quelque chose d'hyper
important, quelque chose de fragile qu'il faut préserver et soigner.
Je te mets en moi, j'assimile ton être au mien, je nous associe.
Comme un schizophrène, je ne m’empêche pas de me
demander ce qu'il ferait ton bien. Mais là dessus, avec le genre de
choses que tu me dis, je ne pense pas qu'on le voit pareil, ou alors
c'est que tu le caches extrêmement bien, ou que le coté
Je
ne t'avais jamais agressé de telle manière. Je ne t'avais jamais
dit "Jusqu'à nouvel ordre, je ne veux plus entendre parler de
toi". Tu souhaites rompre les ponts ? Pourquoi une telle
violence ? Le méritais-je vraiment ? Je ne pense pas. Le problème
aussi, dans ce genre de cas, c'est que je ne peux pas comprendre que
je sois le puni alors que celle qui a lancé le sujet de discorde,
c'était Toi.
Mais penses-y à cela, t'ai je déjà abordé en me faisant passer pour quelqu'un d'autre ? Est-ce que quand je quitte notre lit brûlant et que tu me demandes où vais-je je te réponds "Loin" comme tu le fais ? Honnêtement, pourquoi as tu besoin de lâcher ces répliques cinglantes, dont tu sais qu'elles vont obligatoirement me blesser ?
Mais penses-y à cela, t'ai je déjà abordé en me faisant passer pour quelqu'un d'autre ? Est-ce que quand je quitte notre lit brûlant et que tu me demandes où vais-je je te réponds "Loin" comme tu le fais ? Honnêtement, pourquoi as tu besoin de lâcher ces répliques cinglantes, dont tu sais qu'elles vont obligatoirement me blesser ?
Je
ne suis pas comme ton cercle d'amis. Je suis ton Âme Soeur,
ton meilleur ami, ton petit ami, ton amoureux, ton mari même. J'ai
droit à de nombreux privilèges que les autres n'ont pas et n'auront
surement jamais, posséder ton coeur, te connaître, recevoir ton
amour, t'en donner, être accepté près de toi, partager nos draps,
nos douches, nos cuisines, avoir des délires bien à nous. C'est
peut-être pour cela que lorsque tu me cries dessus, je ne ressens en
moi que l'incompréhension de ces remarques désobligeantes,
désagréables et cruelles. Oui avec les autres, tu es cruelle. Dans
votre jargon, c'est la nature humaine, bouffer l'autre avant de se
faire bouffer. Vous êtes ainsi, je le sais, je le vois. Des
remarques cinglantes, vous élisez ainsi un chef, qui se reconnait
tel parce qu'il aura le dernier mot.
Tu
es leur chef, c'est indéniable, tu dirais que non, mais lorsque l'on
vous voit à l'extérieur, tout le monde peut s'accorder à le dire.
Et si toi tu détestes mon coté gaucho, et bien moi je déteste ton
coté cheftaine. Sauf que jamais tu ne pourras me reprocher d'avoir
été avec toi comme j'ai pu l'être, détestable, invivable,
lâcheur et méchant. Quand tu me cries dessus, je reviens vers
toi, certains appellent ça faiblesse, je pourrais leur accorder en
disant que je n'arrive pas à m'opposer pleinement face à moi. Mais
je ne suis pas d'accord. Je ne vois juste pas l’intérêt au
sein de notre couple d’élire un chef, un bourreau. Alors
lâche tes armes. Cesse de réagir en personne vexée quand je te dis
que j'aime pas un tel ou tel délire. Tu as le droit d'être ignoble
avec les autres, mais je ne t'ai rien fait pour le mériter.
Je
ne te parle pas de cette colère fumante que tu contractes, de cette
violence verbale que tu utilises depuis que ta jumelle est partie,
pour te protéger. Tu avais toi aussi ta grande soeur. Elle
t'écoutait, te protégeait, peut-être cela vient de là. On cherche
toujours à combler le vide par quelque chose qui nous convient, qui
nous rappelle la chose ou la personne qui avant occupait ce vide.
J'accroche de l'importance à ce que tu portes, je les garde, près
de moi, dans les lieux où j'en ai besoin, de combler ce vide.
Pour
en revenir à ta colère. Tu sais que je n'aime pas monter en
symétrie face à toi. Nous n'avons pas les mêmes réserves, pas les
mêmes façons de l'exprimer. Je suis patient, je préfère m'isoler
que relâcher ma peine sous forme d'une colère. Mais aujourd'hui, je
n'en pouvais plus. J'avais déjà vécu un calvaire depuis mardi
soir. Toi, ma moitié, me disant ne plus vouloir entendre parler de
moi. Sèchement, douloureusement, me laissant sans mot. Sans
rien, sans toi. Tu pars, tu disparais, tu me laisses seul. Sans
explication. La pire des douleurs. Une colère blanche, aveugle,
destructrice. Tu as pointé ton arme sur moi. Tu as abattu ta
sentence. Sans explication. Sans explication. Sans explication.
Comment ne pas en souffrir, comme si arbitrairement tu avais choisi
cette solution. Radicale, et sans en dire un mot. Sans proposition de
se racheter mais se racheter de quoi ? Où est le tort de
dire que je n'aime pas quand tu fais ça ?
Aujourd'hui,
tu as ranimé ma colère que j'étouffais depuis avant hier, déçu,
battu, blessé. Je suis un humain, un animal, si on me blesse, je me
relève plus solide, plus à cran. Hier, je t'avais pardonné,
j'avais oublié. Oui je t'aime moi aussi, suis désolé de ce qui se
passe entre nous. Mais différemment à mardi, aujourd'hui, il y a
vraiment eu le nous. Mardi soir tu as choisi seule de me détruire et
de me repousser. Aujourd'hui. Tu m'as rappelé cette faiblesse, cette
différence que j'ai à te pardonner rapidement, sans te laisser
broyer du noir. Et comme si de rien n'était, tu me repousses à
nouveau, après m'avoir dit que je ne faisais pas d'effort, cette
fois-ci pour ne pas voir tes amis. Pas d'effort ? Vraiment ?
Peut-être devrions nous comparer et distinguer, changement et
effort. Tu as beaucoup changé, pour moi. J'ai changé aussi. Mais je
pense que je suis plus souvent avec tes amis que tu es avec les
miens. Tu ne les aimes pas, tu me trouves différent quand je suis
avec eux, alors que ma main ne lâche jamais la tienne. Que
je ne t'ignore pas. Que je t'avance avec moi.
Ainsi
oui, aujourd'hui, j'ai laissé ma colère s'exprimer. Je ne veux pas
te voir avec tes amis. Tu ne veux pas me voir avec les miens. Je ne
t'y force pas, mais je pense être plus souvent avec les tiens que
toi avec les miens, c'est mon choix, je sais que je te veux toi,
quitte à voir aussi tes amis, je n'en ferais pas tout un plat, mais
là, tu voulais absolument qu'ils viennent, tu aurais pu
comprendre qu’après mardi soir, je voulais te voir
seule, tant pis allons au cinéma "tous ensemble",
ou alors ne nous voyons pas tout court comme tu l'as dit. Oui,
j'avais fait l'effort d'accepter que l'on y aille en groupe. Et tu me
dis que non, finalement, on ne se verra pas. Mets toi à ma place. Tu
sens ton sang bouillir, les souvenirs des derniers jours reviennent à
la charge, tu sens une blessure juste cicatrisée qui se ré-ouvre
subitement. J'ai eu envie de jeter mon téléphone. D'hurler.
Quel
est ton problème quand tu fais ça ? Voir l'autre se bouger pour
après le renvoyer chier, dans ce genre de cas, je n'aurais jamais pu
être un de tes amis, je ne peux pas me la fermer quand on me fait
venir pour me repousser? Hier soir je ne voulais pas te répondre, tu
me repousses, sans possibilité de revenir, de discuter, et tu
reviens me chercher. Où est la logique là dedans ? Fais-tu ça
juste pour me blesser, me laisser passer une nuit de merde ? Oui, ce
midi je t'ai dit que tu m'agaçais, que dans ton état actuel je ne
te supportais pas, je ne pouvais pas supporter l'accumulation.
Cependant, j'ai distingué le "jusqu’à nouvel ordre"
avec l'après. Je ne te claque pas la porte à la tronche.
Après,
rattrape toi si tu t'en veux un peu, si tu me veux un peu, si tu
arrives à comprendre. Je ne te force à rien. Tu me le dis assez
souvent, Tu es grande.
Juste.
N'oublie pas que pardonner ne veut pas dire oublier. Et n'oublie pas que je t'aime.