dimanche 15 mars 2015

Dyslexie sentimentale

Ça y est.
Ca y était.
Ca y sera.. Peut-être.


En réalité. Je ne sais pas si ces mots seront lus. D'un côté. Je ne vois pas qui pourraient-ils intéresser. D'autre part. Je n'ai jamais eu de conversation et je crois ne jamais être capable, au grand jamais d'en avoir. Donc. Faisons comme si il s'agissait d'un journal. Un journal avec tellement de pages manquantes que même quelqu'un ne sachant pas lire pourrait le comprendre. Le néant. Un néant amer.


Je vais donc jouer au jeu de la double personnalité, comme ça peut-être lirais-je moi même ces quelques mots.. Double personnalité. C'est stupide mais au final j'ai cette sale impression que ce néant dont je voudrais parler ne fait pas que m'entourer. Mais est clairement en moi. Je ne comprends plus mes propres ressentis. Je suis un oursin. Pour les autres. Pour moi. Et encore. Les autres. Qu'est-ce ? Je me contrefous de plus 99,99% des personnes que je croise fréquemment. Les autres au final, bien que désignés par ce terme très limité, sont les personnes pour qui j'ai un minimum d'intérêt. Pour qui je peux modifier ma façon d'être. Ou que je peux en tout cas vouloir faire l'effort d'essayer de changer.


Je suis nul en adaptation. Et surement peut-être en général. C'est une constatation tragique mais. Au final. Toutes ces protections que je me suis acharné á construire autour de moi n'ont créé que l'effet inverse escompté. A vouloir m'auto-maitriser, j'ai pensé pouvoir repousser et faire taire ce silence oppressant qui règne en moi. Au final. En m'enfermant dans ces protections. Je n'ai fait que créer un vent bien plus fort que je ne pensais pouvoir un jour imaginer entendre hurler en moi. Tout cela pourquoi ? Me retrouver seul en face de moi-même. Une fois de plus. Sans voix. Sans mot. Avec cette sensation trouble de me rapprocher de celui que je dois être réellement. Quelqu'un de paumé. Capable de montrer un chemin aux autres. Mais soi-même trop perdu pour être capable de l'emprunter, et de m'enfuir aussi de ce désert dont je suis le roi. Le roi du Néant.


Je crois que je touche le fond. Totalement. Mais cette fois-ci. Pas question de trébucher, pour me dire que du tchernobyl ou je ne sais quelle autre merde pourrait faire passer le temps à mon esprit perdu. Je suis paumé. Mais si je dois retrouver mon chemin. Je le ferais seul et sans aucune substance douteuse ou même une autre personne. Je suis incapable de rendre heureux. Je joue avec mes propres sentiments. Alors de quel droit pourrais-je espérer mériter ceux d'une autre personne. Je suis mon pire démon. A vouloir trop réfléchir pour tout ce qui m'entoure, j'ai perdu toute construction rationnelle à mes réflexions. Je ne sais plus depuis trois ans qui je suis. Je ne me comprends pas. Tout ce que j'ai pu vivre, du plus agréable (que j'ai vécu avec sûrement la personne que je trouvais le plus unique en son genre -le genre attirant par le fait que l'on ne comprend rien en cette personne, créant ainsi une attraction folle, par le simple fait de vouloir la comprendre-) au plus désagréable (la vie en général, avec toutes les personnes qui ont pu y participer) me hante. Chaque seconde. Comme si je la revoyais. Cette image masquée qui m'est totalement propre. Ce moi, qui me frappe de souvenirs. Cette pièce blanche dans laquelle inlassablement, je me faisais tuer, par cette femme qui n'était au final que la représentation la plus brute de mes sensations et de mes sentiments. Tout me tombe dessus. Le sol s'effondre sous moi. Les plafonds qui se trouvent au-dessus de moi n'ont même plus la décence d'avoir une échelle raisonnable. Je me retrouve là, encore une fois, face à cet océan. Assis sur le rebord de cette même falaise. A regarder cette immensité incompréhensible, qui stagne.


Mais c'est ainsi. Même la, alors que je n'écris qu'à moi. Je suis incapable de me retrouver dans cette apocalypse de pensées plus décousues les unes que les autres. Même lorsque je repense a ces années durant lesquelles j'avais sa main dans la mienne. Même quand je ressentais le bonheur, moi qui n'y croyait pas. J'avais peur. Peur de tout perdre. Peur que j'en sois le responsable. Et bien voilà. A chasser le naturel, on ne fait que le faire revenir plus puissant et plus virulent. Je ne comprends pas quel est ce poison qui peut ainsi me ronger les veines. Pourquoi personne ne peut me dompter. Qu'est-ce qui me rend insaisissable.. ? J'aimerais au final que quelqu'un musèle cet animal qui hurle en moi. Ou que l'on me délivre de ce désert dans lequel j'ai cru bon de m'enfermer. Ma force était ma colère et ma peur des autres aiguisait cette lame que je m'auto enfonçait dans la poitrine. Comme si je voulais moi même m'arracher ce truc qui bat et qui me fait au final souffrir. Je pensais pouvoir y résister. Je pensais que les sentiments ne venaient que de l'âme. Je me plantais royalement. A force de croire ça. Même mon corps me fait la gueule. Ne serait-ce que lorsque que mes mains s'entre-frictionnent. Elles me rappellent la douceur et la chaleur d'une peau unique. C'est une mutinerie...


Je ne croyais pas au bonheur. Mais je désirais plus que tout pouvoir y goûter. Cependant. Ce corps qui est mon armure, et cette âme qui anime mon armure... Aucun des deux ne semblent m'appartenir. Je ne comprends rien. Je n'ai jamais appris à comprendre. On ne m'a jamais appris à comprendre. Je ne sais même pas qui écrit en ce moment. Ma tete ? Mon âme ? Mon coeur ? Une expression ? Un sentiment ? Bordel.


Un flot de sensations troubles. Un flot de questions sans réponse. Le Néant.


Au final. J'ai beaucoup écrit. Pour ne rien dire. Ou alors, cest que moi-même je ne comprends pas ces mots. Si quelqu'un un jour les comprends. J'aimerais bien qu'il m'apprenne a les comprendre. Je ne suis après tout, que le gamin a qui l'on a confié le trône de ce désert, n'ayant même pas reçu une bribe d'éducation.


La seule chose que je retiens de tout ça. C'est que grandir dans la solitude, même quand on croit bien réussir. Ce n'est pas une vraie croissance. C'est un jeu de survie sans aucune putain d'issue.


Salut.