dimanche 24 février 2013

La fille qui jouait avec les étoiles


 Dans cet univers là, les planètes communiquent entre elles. Elles se croisent. Leurs habitants uniques peuvent ainsi choisir de se lier, de rejoindre l'autre sur sa planète, de partager leurs coutumes, leurs rêves qu'ils projettent ainsi sur leur plafond sans fin. Et ainsi ils peuvent vivre avec ce qu'ils imaginent, ne craignant rien de l'extérieur, s’enivrant de leurs rêves. Quitte à en oublier de vivre...

 Moi je vivais sur une planète un peu vide. J'y avais planté quelques arbres qui se nourrissaient de désespoir, dans ma jeunesse ils ont poussé magnifiquement vite pour que de leurs bourgeons en éclosent des fleurs noires d'une beauté inestimable. Chaque jour de mon existence creuse, j'insufflais à ces arbres la vie, tandis que moi, je n'arrivais toujours pas à illuminer mon plafond des rêves.

 Je ne comprenais pas ce qu'était le rêve. Je ne visualisais pas ce qui faisait vibrer les autres. Moi je m'étais enfermé sur cette planète. J'y étais non pas bien, mais au moins j'y avais une quelconque présence. Je levais souvent les yeux pour apercevoir, pour chercher une lueur dans mon ciel noir. Mais rien ne se passait. Et je plantais de plus en plus de graines dans mon jardin.

 Puis un jour. Ou une nuit plutôt. Une mélodie retentit dans le ciel. Une planète d'un rouge vif digne d'une rose tout juste éclose, teintée aussi d'une robe noire aussi noble que celles de mes fleurs, apparut dans mon horizon. Elle s'approcha de ma planète.

 L'habitant de cette planète était une jeune fille. Ses cheveux brillants ondulaient et scintillaient. Nous n'étions que deux enfants. Partis vite de notre planète mère pour grandir près de ce que nous désirions. Je la voyais se pencher pour cueillir des étoiles qui poussaient dans son jardin. Parfois elle en soulevait une, qu'elle envoyait dans le ciel pour l'éclairer. Elle s'en mettait dans les cheveux, pour qu'ils brillent davantage.

 Nos deux planètes se touchèrent bientôt. Je lui tendis un pont traversant nos deux atmosphères pour qu'elle puisse me rejoindre. Je la vis cueillir deux étoiles qu'elle emporta avec elle. Nous nous retrouvâmes bientôt l'un en face de l'autre. Nos prénoms ne nous furent pas inconnus. Elle me tendit ses étoiles, je lui montrai le sol, elle les y planta et les entourant de ses mains, elle les fit pousser. Ébahi par ce spectacle je mis mes mains dans un de mes arbres et y attrapai deux fleurs noires. Ne sachant pas trop quoi en faire, je les lui glissai sur les oreilles.

 Je remarquais que ces yeux étaient dorés et j'y voyais le reflet des miens, si noirs si vides. Approchant mes lèvres des siennes je lui donnais mes yeux ébène et recevais les siens, plein d'or et de rêves. Nos mains se liaient. Nous marchions jusqu'à sa planète. Elle me menait à son plafond des rêves, où j'y voyais des univers lumineux irrigués d'étoiles par milliers. Elle me souriait. Et me demandait de lui montrait mon rêve. Je ne savais quoi lui dire, je n'avais jamais eu de rêve, elle se retrouverait face à un plafond vide. Je lui faisais comprendre que je ne pouvais le lui montrer mais elle insistait.

 Nous reprenions donc le pont pour retourner sur ma planète et atteignions mon plafond des rêves. Là, y était un océan de lumières qui en son centre contenait une fille. Des cheveux d'étoiles, des yeux noirs. Je rougissais, elle se retournait face à moi, se blottissant contre moi, mes larmes chaudes glissaient sur ma joue. Je venais de trouver mon rêve. Vivre collé à elle. Pouvoir goûter à ses étoiles une éternité.

 Nos planètes fusionnèrent. Des racines de nos plantes respectives poussèrent et se lièrent les unes aux autres. En naquirent des plantes au coeur noir et aux pétales d'or, qui s'orientaient vers l'espoir et la lumière, des bijoux renfermant des étoiles ou d'autres sombres qui reflétaient ce qui se trouvait en face de la pierre précieuse.

 Notre vie était bien avancée, nous créions plein de rêves jour après jour, puis un matin lumineux, la femme aux cheveux d'or et aux yeux noirs s'approcha de moi. Elle m'embrassa, puis cueilli du sol une étoile et saisit dans un des arbres une fleur noir. Elle mit les deux au creux de sa main. L'étoile et la fleur ne firent plus qu'un petit noyau. Et elle l'avala. Plaçant mes mains sur son ventre, elle me sourit, et me dit que nous allions créer nos propres étoiles...

samedi 16 février 2013

Le monde du bout des rêves.

Les fous qui prétendent que tout monde a une fin, qu'à un endroit, plus rien n'est sous nos pieds, plus rien ne surplombe notre tête, je leur ai donné raison.

 J'ai traversé milles et un déserts seuls. Je n'en avais jamais vu la fin. Ils me semblaient infinis, interminables. Chaque dune voguait avec moi. Elle ondulait sous ma marche lente, certaine mais errante. Je marchais vers l'inconnu. Un désert de songes. Froids, durs. Une solitude désespérante au point de voir surgir de cet espace infini mes doubles, mes peurs, mes doutes, mes peines. Cette violence muette, je ne la connaissais que trop bien, celle qui ne dit rien, qui ne sent rien.
 Elle ne prévient jamais, mais elle était induite en chacun des grains de sable de cet immense désert. Au dessus de moi flottait une nuit profonde, un sommeil turbulent, des cauchemars frustrant. J'y cherchais mes rêves  J'y cherchais l'amour. Mais rien n'y faisait. Le temps infini défilait, se liant avec ma solitude, faisant de moi un esclave de mon propre tourment.
 A chaque fois que je le pouvais, je regardais le ciel, espérant le voir éclater en morceaux, qu'il en apparaisse un ciel bleu. Un ciel d'étoiles. Ou alors que les morceaux de ce ciel en se brisant soient assez gros pour briser mon corps et que mon sang se mêle à ce désert, mais que ce calvaire cesse.

 J'avais souvent imaginé tes boucles d'or. Au delà de cette vitre épaisse. Puis le temps passa. Et le ciel se déchira. Et tu apparus. Nos univers se ressemblaient. Nous étions surement faits l'un pour l'autre. Puis nous nous sommes liés.

 Et aujourd'hui. Ou bien depuis je ne sais quand. Je te perdais. Et je t'ai perdu. Le monde du rêve s'est effondré. Cela s'est vite passé. Ta main s'est gelée. Tes doigts ont lâché les miens. Je n'étais pas ton rêve. Je ne sais même pas ce que j'étais par moment. Tu as raison. Nous ne nous entendrons jamais. Nous n'aurons jamais les mêmes besoins et les mêmes envies. Jamais.

 Tu as laissé ta marque sur mon visage. Sur mon coeur, dans mon âme. Je ne sais plus quoi en penser. Je n'étais qu'un bloc. Pour boucher un vide. Tu n'étais pas ça pour moi. Mais tu préfères écouter ton intérieur et vivre aux cotés de cet être irréel. Je me suis attaché. Et j'ai perdu. Je t'ai perdu.

 Je me suis investi pour toi. Mais rien n'y faisait. Tu étais guidée pour ne pas me féliciter. Pour ne me montrer que "Ton incapacité à m'aimer", j'aurais du fuir a ce moment là. J'ai été faible, je voulais y croire. Je voulais me dire que tu changerais. Mais non.

 Ce monde prend fin, celui sur lequel je m'appuyais, et je tombe désormais sans cesse. Seul, toujours ancré dans cet univers de rêves et de bonheur. J'y avais pris gout. J'arrivais même à passer outre certains détails qui me brisaient.

jeudi 7 février 2013

Lueur Nocturne



 Il arrive parfois que le temps s'arrête.
Qu'un blizzard entrave les secondes, les minutes, les heures...
 Cet arrêt pourrait être de l’œuvre d'un leurre.
Mais non, il s'agit d'une certaine trêve secrète.

 Comme un éclair de lumière englobé par l'obscurité.
Tu t'avances, fendant  le silence par de nouvelles sonorités.
 Des sons muets, mais que ta beauté illumine.
Ton parfum délicieux comme celui d'un champ de cardamine.

 Tu es un éclat d'étoile vêtu d'une robe de nuit.
Plus belle que jamais, l'hésitation fuit.
 Tu es cette onde brûlante qui sillonne mon dos.
Qui de tes sourires dissipe tous mes maux..

 Notre amour sonne comme une musique,
Et donnons à notre histoire une valeur unique.
 De ces instants nait une union encore plus magique.
A laquelle nous donnons différentes rythmiques...



 Mon Amour, je sais que ces derniers jours ton sourire aurait pu s'interrompre. Cependant tu continues de le revêtir. Tu ne cesses d'être magnifique.
 Je t'offre quelques mots aujourd'hui, mais tu sais quel évènement va bientôt survenir... Quelle importance cela aura-t-il pour nous. Un moment un peu particulier que nous n'avons pas tant fêté...
 Ce jour-là, nous fêterons cette union. Finalement, cela sera un jour comme les autres. Toujours aussi magique, être avec toi, être heureux avec toi. T'aimer...
 Oui mon Amour. Belle ange vêtue d'un habit de ciel étoilé, qui ne cesse de me faire rêver...
 Souris, embrasse-moi, aime-moi... Plus que de raison, si tu es follement amoureuse, alors nous serons deux. Deux et un seul être à la fois...

 Je t'aime...