jeudi 19 septembre 2013

La pagaille...


 Tu l'as dit, tu l'as constaté, tu l'as subit, tu le vis, tu l'as exprimé, tu me l'as montré, nous en souffrons car oui le Nous réside toujours et perdure au fond de moi.


 Ces derniers temps, tout s’est accéléré dans ce qui m'entourait. C'est la pagaille, un tourbillon de choses, d'actes, de faits,d e ressentis, qui se répercutent dans tout mon corps, dans ma tête, qui sature, qui saigne, qui pleure. J'étais le prince des étoiles, le roi de la solitude, j'avais dans chaque main un fil, qui me conduisait d'impasse en impasse, d'opposé à opposé. J'ai tenu les deux. Les tendant au plus possible, sentant ma peau et mes ligaments éclater, puis fondre. Mes bras se sont arrachés, je me suis écrasé dans un vide désertique et spatiale. Perdue dans un désert lacté. Je m'y suis perdu, et je n'avais plus mon Soleil pour m'éclairer.

 Pour me guider, me rattraper, recoller les morceaux de moi égarés un peu partout.

 Il y a de cela quelques mois tu m'as reproché d'être volage, d'être lâche, d'être ignoble, cruel. De te tromper, de te mentir, de t'éloigner de ma vie. De tuer le Nous de l'intérieur. Nous avons déjà eu tellement de discussions à propos de cela. Tu en connais ma version, tu ne l'aimes pas, elle te paraît suspicieuse, un mensonge de plus, à accrocher à une longue liste que tu penses être constituée de mensonges.

 J'ai tout lâché, j'en pouvais plus. J'ai perdu mes envies, mes espoirs, je me suis investi dans un travail, dans une voie, un peu aveuglément. J'ai cru en cette magie. Mais dans ce cas là, pourquoi la cuisine, pourquoi pas l'infographie. J'en sais rien. J'avais tous les couteaux de mon entourage sous la gorge. J'ai été la cible.

 Pression insupportable, que mes parents me rappelaient sans cesse. Que tu soulignais, que je foutais rien. Que j'étais un lewis 2. Que je valais pas grand chose. Ma main s'est tendue sous la force d'un fil trop important trop douloureux, trop violent pour que j'arrive à le maintenir.

 Conscience Lourde. Pesante, responsabilité par ci, responsabilité par là. Toi, moi, Nous. Eux, les parents, les sœurs, les amis, mes envies. Mon échappatoire, ma détente, ma déperdition. Mon autodestruction. Mon choix aveugle,

 Mes bras ont éclaté, j'ai rampé dans le travail, pour gagner une chose sans goût, mais importante pour tellement de personnes dans mon entourage. Que mes parents cautionnaient, que tu cautionnais. Qui donne de l'importance, du crédit. Me voilà riche, je suis crésus, issu d'un foetus mal formé, tout seul, perdu, abandonné, un solo gus. J'ai ma perte et mon fric. Si futile au final. J'ai gagné de l'argent, j'ai perdu tout le reste.

 Volage ? Volage dans la connerie oui. Mon cerveau se perd dans tellement de merdes, drogue, jeu, clope, alcool, grandes lettres, grands mots, sombres délires. J'ai été un pauvre abruti, j'ai surement fait pas mal de conneries pour un être humain du même age que moi. Mais j'ai jamais osé regarder ailleurs. J'ai jamais osé insulter ma famille, j'ai jamais pensé à faire un génocide. J'ai jamais assassiné gratuitement et en face une personne innocente. Ils sont gros, gras, juifs, cons, riches, pauvres, illettrés, sur diplomés, patrons, esclaves, cocus ou traîtres. Je pensais pouvoir te partager ma vision terrible et médiocre du monde. Mais j'en fais stupidement partie.

 Mais tout ça c'est pas important, ce n'est que le contexte. Le truc qui héberge mon enveloppe charnelle. Il est plus important de parler de là, maintenant. Du moment que nous vivons, ou que nous subissons, j'ai peu l'impression de le vivre totalement, mais je n'irais pas jusqu'à dire que je ne me conforte pas dans ma crasse. Imbécile heureux, attentif malheureux. J'aurais du tout laisser filer pour L. J'aurais du te faire une seule fois la remarque et me terrer ensuite. Etre passif fonctionne, on oublie, on ferme les yeux, on se ment. On ment aussi. J'aurais du le faire. Si nous pouvions revenir en arrière je le ferais. Réellement. Quite à revivre deux fois les mêmes jours. Au moins je pourrais rattraper cela. Ce petit élément, cette connaissance, qui du jour au lendemain a transformé jour en nuit et rêve en cauchemar. Comment un petit être humain peut-il avoir tant d'effet. "Mais ce mec c'est personne bordel". En effet, il n'est rien, a croire que j'ai pu y etre sensible, comme si c'était un élément trop utile de ma vie. A croire qu'en organisation et sélection, je suis le roi des mauvais choix.

 Ca c'est le point de chute, le départ et en même temps la fin. Le pauvre innocent a sombré. "Prends une clope;-Non vraiment pas, je fume pas;- Allez ça te soulagera peut-être" Quelle belle merde. Je suis entouré de gens qui tuent leurs problèmes avec ce truc cylindrique. Qui se mentent, qui croient encore régler les trucs, mais ne font qu'enfoncer le clou, pour que lorsque l'on puisse enfin le retirer sereinement, il reste bloqué. J'ai cru à un échappatoire, j'ai tout essayé, no life, alccolique, fumeur. A crorie que tout réuni, j'arrive même pas à sortir la tête de ma crasse.
 Je croyais en toi, je crois encore en toi, mais maintenant que j'ai fait tout ce que tu voulais, j'me retrouve paumé et je t'ai encore moins qu'avant. Quelle merde, mais vraiment, pourquoi ? J'ai tout posé. Le cadre, le contexte, le sujet. Il fallait continuer à vivre à distance le Nous ? Tu as toujorus cru aux mots mais jamais à moi. Le truc normal, basique, je ne sais pas comment tu me vois derrière mes mots. En tout cas, tu étais partagée : coulant "mais lâche-moi, pas touche !" romantique " Tu sais que je t'aime, toi ?", abruti " XD", traître "Pourquoi tu ne me réponds pas ? Pourquoi parles tu à tes exs ? Pourquoi tu leur souhaites du bonheur et rien à moi ?" absent, disparu, lâcheur "Je te laisse, bye."

 Je dis merde à tout ça. J'ai été le plus désireux des petits copains, et le plus frustré en même temps. Rappelle toi de tous les vents, de tous les "Lâche moi y'a plein de gens autour de nous", de tout ce ramassis de refoulements. De cet aspect repoussant que je supportais. Toi c'est le tabac froid qui te refoule, moi c'est l'attention que tu donnais à tout ce qui nous entourait et rien à moi qui me faisait brûler de fureur. Combien de fois tu m'as laissé repartir sans rien avec que des mots durs en tête. Pour te voir aujourd'hui rancunière, dégoutée de mon "attitude" impardonnable, j'ai fait quoi de mal hormis être hyper patient, jusqu'à ce que tout éclate. Tu le remarquais, tu le soulignais "Je sais pas comment tu fais ?" En effet, tu avais raison, là dessus nous nous opposons, j'ai su pardonner sans te le dire, un millier de fois, mais moi, la moindre erreur est une faute passible de peine de mort, je sais que plusieurs fois dans ta tête tu rêvais de m'assassiner, de me dépouiller, de me tromper en face de toi. Et si tu ne l'as jamais pensé une seule fois, bah tu peux désormais imaginer ce que j'ai vécu, en faisant des efforts toujours et encore alors que rien ne te fera jamais oublier, le jour de notre mariage, le jour où mon cancer du poumon se montrera, le jour où un de nos enfants reviendra en larmes, en disant être cocu, sauf que si tu avais tout vu, tu aurais constaté la chose suivante : Mais en fait, il ne s'est rien passé ?

 Je suis un employé serviable, lèche cul, planqué, à l'heure, bien peigné, bien pensant, pas enculé, ni jugeant. Le parfait connard. Tu as voulu que je le devienne. Tu le sais. Tu m'as demandé de faire quelque chose de ma vie, d'avoir un appart, de grandir. Encore une fois, j'ai réagi au quart de tour, j'me suis barré de chez moi, j'ai dit à mes parents que ça ne pouvait plus durer, j'ai trouvé un taff, deux en même temps même. Qui le peut avec un Cv vierge ? Qui le peut en étant au pied du mur avec son seul Soleil qui s'enfuit, qui le renie ? Qui le peut en quittant un rythme de 20h par jour sur jeu vidéo ? Qui le peut en pardonnant ce qu'il peut pardonner à celle qu'il aime le plus ? Oui je fais mon calimero, mais je te promets que tu m'as mis devant une échelle en me montrant du doigt la lune et en me demandant de me débrouiller pour la ramener sur terre. Je l'ai fait, j'ai remué mes tripes, j'en suis devenu fou, et en échange. Des remords, des colères, des reproches, de la rancune, une image dégueulasse dans ton entourage. Je ne suis qu'un gaucho, fumeur, geek, mais qui bosse comme un nègre. Un pelos dénué de sérieux, qui explose les scores d'entrée quand il le faut. Qui se montre présent quand il le faut. Qui au lieu d'ouvrir les portes, éclate les murs. J'aime la difficulté, le challenge, j'aime donner bonne impression, mais je ne sais plus quoi faire pour te faire plaisir, pour te montrer que je ne cesse de me surpasser pour toi. Quand je fais un truc, ce n'est pas suffisant "Tant pis pour moi, j'attendrais ta fin de game", "Tant pis pour moi, je comprends que tu veuilles voir tes amis" "Je veux pas t'ennuyer alors, bye.".

 J'ai été tout pour toi, le plus romantique des amants, le plus persévérant, la pire merde, le pire connard, "Tayler tu es la pire chose qu'il me soit jamais arrivée". Mais ça, autant que je le comprenais quand tu dis être dégoûtée de mon attitude envers les autres, je comprends pas que tu ne te sois jamais dite que je t'avais jamais descendu gratuitement. J'ai jamais été méchant envers toi, parfois c'est vrai, je suis un peu défaitiste, pas motivé. Mais est-ce réellement ce que tu retiens de moi ? Que ce que tu retiens de moi ? Que je ne fais plus de surprises ? Que je pue le tabac ? Que je regarde partout ?
 Je suis pas un chien ma bite pense pas à ma place, il faut le dire comme c'est. Plus de surprises ? Ou alors juste pas de place pour en faire ? Je peux pas venir te chercher sans te le dire parce que tu as : conduite, grand-mère, meilleur ami, migraine. Je ne peux plus te surprendre par moi même ? Tu me connais par coeur. Parfois tu me juges trop vite, mais ça je le comprends. Je suis le roi pour cracher à l'aveugle sur des personnes extérieures. Mais pourquoi moi ? Suis-je extérieur ? Suis-je malhonnête ?
 Je sais qu'à ça tu penseras au jour où je t'ai dit : Je la désire, blablabla, etc. Bah oui, les mensonges existent, mais si je l'ai dit, j'avais une raison, et jamais je ne te la dirais, tu veux me quitter pour ça ? Pas de soucis, ce jour-là je te dirais pourquoi j'ai menti, tu t'en voudras, et je t'en voudrais car tu ne me fais pas confiance. Tu ne me fais jamais confiance.
 C'est surement pour ça que discuter de choses complexes nous met en désaccord, tu ne me crois jamais. Je ne cherche pas à combattre pour qui a raison, ça je m'en fous, j'ai pas fait philo pour que dalle au moins. Mais il y a bel et bien des particules dans l'espace mon Ange. Indiscernables car leurs trajectoires sont anarchiques et appartiennent au domaine du quantique, je ne l'invente pas, n'y en suis le scientifique, c'est un doctorant en physique travaillant pour l'astronomie européenne qui y a dédié sa vie.

 Tu sais, j'ai toujours été là pour toi. Et maintenant, tu regardes ce qui se passe actuellement et tu me crois de plus en plus distant. J'ai jamais chassé le Nous. Mais toi, tu n'y voyais plus d'espoir, plus de rêves. J'ai pourtant jamais disparu. J'ai pourtant tout fait pour te plaire. Je te laisse bel et bien ce choix de faire un emploi du temps, dans lequel j'y apparaîtrais. Cela serait tellement plus simple. J'aimerais que tu sois libre. Que tu viennes dormir tous les soirs à la maison, mais même si tu en avais la possibilité tu ne le ferais pas, car tu n'as jamais vécue seule, et que tu ne pourrais pas m'attendre tous les soirs. Ce n'est surement pas du fait de ta volonté, mais du simple fait que tu dois dormir, pour les cours, pour la mine, pour te sentir bien dans ta peau. Que tes parents te couvent comme une petite fille. Que je reste un étranger à  trois quart du temps pour eux. Que mon cadre de vie n'est pas encore adapté pour toi. Que prendre les responsabilités d'une adulte n'est pas compatible aux études et ça je le comprends, il vaut mieux attendre le bon moment pour se lancer que d'être jeté ou forcé de se lancer car la vie, la famille ou je ne sais pas quoi n'en laisse pas le choix, je respecte ce choix, j'en suis désolé, cela me frustre, mais je ne veux pas te donner la même situation qu'on m'a sympathiquement forcé à adopter "Marche ou crève" Merci papa, merci maman. Tout serait plus simple sinon. Je te réveillerais en pleine nuit pour te surprendre, me léverais avec toi pour ne pas te laisser seule prendre ton petit dej, je me rendormirais et me lèverais pour aller au travail. Notre demie année de vie de différence se voit là, maintenant, tout de suite. J'ai plongé dans le monde adulte du travail, du quotidien routinier, des collègues de travail. Ce n'est pas une simple épreuve. Surement pas pour toi, ni pour moi.

 Mais évite de m'abandonner. Je fais ce que je peux, je te promets que certains jours c'est pas simple, le futile ou l'inconnu prend des dimensions immenses, pour la tête, pour le corps. Jouer n'est pas une solution, ni même une résolution pour te rayer petit à petit de ma vie, loin de là. Mais un jour tu me comprendras et si dit que l'on ne vive pas ensemble, tu ne seras pas enchantée de devoir bouger entre deux temps de travail. Je préfère venir te voir de façon réglée, que de m'auto contraindre à venir te voir, c'est compliqué à expliquer parce que je t'aime et que tu comptes plus que tout pour moi. Mais que dit comme ça, tu penses que je veux pas te voir ou autre, je sais, c'est super contradictoire. Si tu suis, ce que je veux dire, c'est que parfois l'envie de te surprendre est forte, mais que rien ne le permet ou que X ou Y facteur démotive. Ce n'est pas toi qui ne me plaît plus, c'est juste un noeud infini dans la tête et dans le corps qui me taraude, oui-non. j'en sais rien. J'ai envie de te prendre dans mes bras, j'ai la flemme de bouger, pour après retourner taffer. C'ets vraiment le bordel à expliquer.
 Et là on revient au début, une saloperie de tourbillon, une pagaille générale, j'essaye de tout faire pour que l'on se voit. Les soirs de week end, ou tu as le droit de sortir, les midis sans travail etc... Mais pour te le résumer : "J'ai pas envie de t'attendre le soir, de m'endormir seule" je te comprends totalement. Et c'est pour ça que depuis que je travaille, je ne t'ai jamais blamé pour ça, bien que te retrouver dans mon lit le soir c’est vraiment génial.

 Voilà, j'ai commencé à éclairer le vague, et j’espère que cela t'aura un peu apaisé, je démêlerais les nœuds petit à petit. Que cela t'aura rassuré, non, je vais pas partir, ni te tromper, moi aussi je souffre du manque, mais avec le peu de temps que l'on a ensemble, j'ai peur que cela soit déplacé de laisser uniquement parlé mes pulsions. Bien que j'en crève d'envie, oui, oui, oui..

 Je t'aime tu sais, vraiment, mais parfois je voudrais que tu arrives à me comprendre, un peu plus...