mardi 28 octobre 2014

Au-delà des rêves.

Un jour...
J'ai rêvé, que la terre allait changer.
J'ai rêvé que nos idéaux allaient se perdre dans un vortex fou, balayant tout. Cette certitude insurmontable. J'ai rêvé qu'une fois de plus mes veines allaient éclater. Sentir une dernière fois les rayons du Soleil, réchauffant un de mes yeux. L'autre se perdant dans les nuages, dans cette nuit infinie, qui, tourmentée entre cauchemars et rêves, nous fait tanguer entre bonheur et malheur. Une nuit qui tantôt, nous berce, tantôt nous fait chavirer du lit.
Ce rêve, n'est rien de plus qu'un souffle de mon sub-conscient. Qu'un alizé dans un désert de pensées, qu'une brise dans une fournaise sans limite.
Chaque nuit je suis cet étranger, qui se noie dans son propre océan.
Cette falaise, je la vois chaque nuit, chaque soirée je suis là, la main dans la tienne, et quand je vois ton visage je sais que ce n'est rien de plus qu'une image que je me fais de mon idéal. Chaque nuit, je tombe de ce précipice. Chaque nuit, ma tête s'écrase contre ce rocher, ne faisant plus que de moi une goutte de cet océan.
Tu le vois, ce rêve, si morne, si bref, cette illusion, qui me berce, à laquelle j'ai pris goût. Chaque matin.
Cette mélodie retentit, celle qui me rappelle que tout était un rêve. Et qu'il faut que je m'en échappe. De cette imagination maladive...

lundi 20 octobre 2014

Sous les nuages de ton absence.


 Je ne peux pas. M'endormir m'est impossible. Je revois et repense encore à tous ces instants, où tu es là, avec et pour moi. Nous échangeons, dans le souvenir, dans le cauchemar, dans la résolution, dans le rêve, dans l'extase. Je ne peux pas fermer les yeux alors que je ne sens pas la pression de ta nuque sur mon bras gauche, je ne peux pas m'endormir paisiblement alors que je ne peux pas palper les battements de ton cœur contre ma peau.

 Oui, dormir sans toi est une réelle épreuve, à tel point que ce soir, malgré une première tentative, j'ai fui la possibilité dans laquelle j'arriverais à fermer les yeux pour les rouvrir demain matin, comme si une seconde microscopique s'était écoulée, comme si la nuit n'était qu'une étape insensée dans une journée normale, se résumant à abandonner pendant quelques heures tout ce que nous possédions. Non, il n'en est rien de cela.

 Plus la nuit que n'importe quand, ta présence m'est indispensable. Il ne s'agit peut-être que de quelques heures où nos corps inanimés sont simplement réunis sous une même couverture, partageant nos centimètres carrés respectifs de peau l'un avec l'autre. Cependant, cela ne s'arrête pas à cela. Il ne s'agit pas que d'un simple moment où nous pourrions être inconscients.

 Ta présence est une mélodie à mes oreilles, un océan de couleurs à mes yeux, un tapis de coton duveteux à mes doigts, un régal pour mes lèvres. J'évolue et change à ton contact. Je rêve, lorsque la nuit, ta tête est blottie au creux de la mienne, là, entre mon épaule et ma chevelure. Mon cœur se repose, battant un rythme complémentaire au tien, mes poumons vibrant avec la même élasticité que les tiens.

 Je suis heureux au petit matin, d'ouvrir les yeux pour avoir en face les tiens, ouverts ou bien encore fermés, malicieux ou embrumés par le réveil. De sentir sous mes mains tes hanches chaudes, ta peau brûlante, tes étreintes ardentes. Il ne serait pas suffisant de décrire ton absence comme un simple vide. Un vide aurait pu être là avant l'origine du monde, avoir une place bien fixe, un rôle indispensable, mais ton absence à toi, n'est pas un simple vide, qui se re-remplit à chaque fois que je te vois. Non, il s'agit bel et bien à chaque fois de la perte d'une moitié complète d'un édifice qui ne saurait tenir sans l'autre. Et, toutes les fois où je ressens ceci, tu n'imagines pas à quel point tu me manques. A quel point je ressens le besoin de me sentir entier pour mieux fermer les yeux.

 Cette absence est affreuse et cruelle. Sa violence est le silence, son agression est redoutable quand tu n'es plus dans mon champ de vision. Je ne sais pas comment, tu pourrais encore imaginer être remplaçable ou bien oubliable, alors que le simple fait de ne pas pouvoir être près de toi est un supplice. Tous petits on nous enseignait à ne pas oublier que bien que quand quelqu'un disparaît de notre champ de vision, il ne disparaît pas totalement. J'ai beau avoir cela en tête, je ne peux me résoudre au fait que bien que je te sens toujours près de moi, je ne peux me pas me passer de t'avoir près de moi. De te regarder dormir, de te sentir bouger durant la nuit, de devoir te surveiller et faire attention à toi. Je ressens tout cela comme des besoins.

 Sache que ton absence, est bien plus douloureuse que toute autre douleur. Je t'aime et tu me manques. Infiniment, chaque seconde passée sans être à tes cotés. Je t'aime. Sans limite d'heure.

mercredi 15 octobre 2014

Tout bourgeon éclot..



 " Leylanorah,

A l'image d'un bourgeon qui après quelques rayons de soleil finit par dévoiler une fleur magnifique, ou à l'image d'un printemps frais balayé par des brises fraîches toujours suivi d'un été chaud. Je suppose que neuf mois de grossesse ne pouvaient que m'offrir une telle merveille.

  Neuf mois, ne sont pas qu'une simple épreuve, il s'agit d'une véritable dimension à part entière, une dimension où tout change. Toi, moi, tous les gens nous entourant. Neuf mois où ton petit ventre mou a abrité l'alliance de nos deux âmes et corps. Une alchimie magnifique, dévorant l'amour comme son aliment préféré. Toutes ces paroles murmurées près de ta peau, tous ces massages, malaxant tendrement les alentours de ton nombril. Toutes ces heures à surveiller la croissance d'un bébé.

 Je n'aurais pas imaginé l'impatience que pouvait engendrer ces neufs longs mois d'attente. L'impatience d'entendre a six mois que ce bébé, encore de genre inconnu, se révèle être une fille. Une fille. Petite, fragile, qui aura besoin de protection, de tendresse. Trois mois, étant bien plus longs que les six premiers.

 Puis l’événement fatidique, le jour-J, où tu donnas naissance à cette enfant sublime. Trois minuscules poils blonds sur le dessus du crâne, deux grands yeux bleus-gris. Une voix à faire trembler les murs de l’hôpital, mais cette frimousse adorable, espiègle. Je la revois saisir pour la première fois ta poitrine de ses petites lèvres, la première fois que j'aurais à la partager. Je me souviens aussi de ses fins doigts, Essayant d'agripper ma peau, essayant de saisir un centimètre carré de la chair dépassant de mes épaules, l'y amenant en la maintenant dans mes bras.

 Nous souriions, le fruit de notre amour et de notre bonheur désormais, gigotait devant nous. La petite Leylanorah rampait partout, dormant énormément, souriant à volonté. Ses yeux commençaient à se refermer un peu, elle avait ta malice, tes grimaces, elle avait ma tête brûlée, mon appétit, nos facilités, notre imagination. Une vraie petite Princesse-monstre. Vint ses premiers mots, ses premières dents, les premières nuits de forte colère où il fallait se pencher au dessus d'elle pour la calmer, ou lui chanter des chansons en l'endormant entre nos deux corps chauds. Cependant, elle n'allait pas passer sa vie en chenille.

 C'est un matin après quelques centaines d'essais, qu'elle réussit à quitter son lit, pour rejoindre notre chambre, et lâcher un adorable : "Papa, maman, j'ai faim." Bien que cette fois-ci le réveil fut délicat, elle n'eut malheureusement pas cette habitude très longtemps. Avec l'école, vint son enjouement, cette explosion qui réveilla de plus belle son espièglerie, la forçant a désormais, tous les samedis matin, sauter sur notre lit pour nous réveiller, en nous chevauchant tour à tour, te faisant froncer les sourcils la priant de te laisser dormir. Ah... Si puisse-t-elle ne pas avoir hérité de mon sommeil court et rapidement régénérateur... Même moi, je commençais à nécessiter un peu plus de sommeil...

 Elle avait désormais un sourire plein de dents, savait compter, lasser ses chaussures, lire, écrire, utiliser les mathématiques. Elle grandissait inexorablement vite. Elle était blonde et  avait finalement des yeux verts, en amande. Nous ne la voyions plus grandir. Tant elle changeait rapidement. Son anniversaire à deux chiffres venait d'arriver, elle changeait d'école. Ses résultats scolaires et sa maturité nous rendaient plus que fiers d'elle. Bientôt elle allait commencer à faire des exploits sportifs au tir à l'arc, t'impressionnant mon épouse, te redonnant même goût à vouloir retourner au tir. Cependant nous commencions à vieillir. Tous les exploits sportifs d'avant n'étaient plus aussi accessibles pour nous.

 Mais elle grandissait continuellement, s'épanouissant, nous surprenant par sa culture acquise année après année. Elle eut son premier petit ami... Un vrai désastre, le pauvre était le premier à se frotter à notre famille. Le premier soir à table, le pauvre était tellement terrifié par nos attitudes qu'il n'arrivait pas à parler convenablement, même pour manger il avait du mal... Nous souhaitions qu'il soit le bon, peut-être était-ce un peu dur pour un premier amour. Mais nous le savions, nous savions ta mère et moi qui allait pouvoir être de confiance. Nous avions fait des efforts par la suite. Beaucoup même, la fois où il nous demanda la permission pour t'amener au cinéma. Puis la première fois qu'il vint à la maison. Découvrant notre étrange quotidien, nos origines, nos prouesses, nos personnes. Mais il fallait s'y faire, ta mère et moi devions nous y faire.

 Cependant, trois ans passèrent. Elle venait d'avoir son bac, avec les félicitations du jury, nous étions si fiers que notre fille fasse ce que nous n'avions pas pu atteindre. Des objectifs plein la tête, toujours le même copain. Tes premières grandes sorties, nos premières angoisses en te voyant partir pour plusieurs semaines, on ne sait où. Nous connaissons les différents milieux où se retrouvaient les jeunes : teufs, bars, soirées étranges, boîtes. Nous savions quels en étaient les dangers, elle aurait peut-être pu nous ménager tout de même.

 Puis vint la première grande crise, que ta mère dut gérer avec des pincettes. Sa première rupture. Sa première petite dépression, la plus importante de toute surement. Puis elle se remit sur pied, et bientôt elle partait de la maison pour aller vivre dans un petit appartement en ville afin de continuer tes études, loin de nous pour la première fois. Loin du cocon familial, loin de ses limites, le fruit de notre bonheur quittait le nid, pour s'envoler comme une grande. Nous avons mis du temps avant de nous faire à ne plus te voir réveillée en même temps que nous pour aller au travail ou à l'école, ne plus te voir partager nos repas du matin et du soir.

 De graine, le bourgeon s'est épanoui, pour qu'en éclose une fleur, qu'un oiseau finira par transporter dans le ciel et ainsi lui permetrte d'atteindre son apogée de croissance.. "

 Nous espérons ta mère et moi, que tu t'es bien installée. Et nous t'aimons, n'oublie pas de nous donner des nouvelles. Nous t'embrassons. Tes parents qui t'aiment.

mardi 7 octobre 2014

Tourments..



 Peut-être que ceci changera de mon écriture habituelle. Je n'ai pas la force d'écrire quelques vers ensoleillés ou rayonnants ce matin. Par habitude, en me levant, je pose mes yeux quelque part dans ce décor faussé. Je laisse mon regard se perdre dans mes songes nocturnes s'étant envolés de mon esprit pendant que ma conscience courait librement là où bon lui chantait. Une sensation de déjà vu, un soupçon de je-m'en-foutisme, quelques pensées ironiques, satyriques. Une rapide mise en vue de ce dont ma journée allait être faite. Un inventaire, quelques minutes perdues à juste penser sans contrainte ni limite, prolonger le rêve, prolonger quelques heures de silence.

 Cependant, lors mon réveil brutal.. Je ne vis que le plafond noir. Grouillant de songes sombres. Je voyais mes craintes rire de moi, mes peurs jouer de moi. J'étais tordu de douleur. Tant morale que physique. Comment ma conscience pouvait-elle me faire sentir tant de douleur, tant par la sensation physique d'être rompu en deux, tant par le désespoir de te voir menacée par mon imagination, par cette imagination nocive, incontrôlable. Comment contenir une telle monstruosité en moi. Comment ne pas se sentir responsable d'avoir un esprit imaginant ceci. Comment me sortir de ce tourment infernal...

 Je ne saurais expliquer par quel vice, la conscience peut-elle jouer de tel tour, avec un tel impact. Comment quelques chocs électriques peuvent provoquer de tel désastre...

 Je ne sais pas, je ne sais plus. Je suis effrayé. Effrayé d'être faillible, d'être faible. Effrayé de pouvoir te perdre. Effrayé de te voir partir.

 Oui c'est ma plus grande crainte. Ma plus immense, depuis tellement de temps. Comme si n'importe quel événement, n'importe quelle parole pourraient détruire notre cocon. Mais le pire, c'est que cela soit totalement indépendant de ma volonté ou d'un quelconque acte. Que des fantômes, ou des cauchemars emportent notre rêve, mon Rêve.

 Je quitte mon lit sans regret. Quittant les cauchemars. Espérant ne pas me réveiller dans d'autre cauchemar. Car oui. Tu es mon rêve. Celle qui me tient debout, qui me nourrit de bonne humeur et d'amour. Je n'ai pas besoin de regarder ailleurs, j'ai suffisamment de toi. Et mes sentiments ne se sentent touchés que par tes actes et paroles.

 J'en suis là, ce matin, a entamé la journée, en me disant que le plus beau des réconforts, serait de dormir là, loin de tous les cauchemars, lové dans tes bras, endormi contre ta poitrine. Tes mains dans mes cheveux.

 C'est Toi qui est la femme de ma vie. Toi qui peut encore voir du changement en mes actes lorsque ton avis s'y mêle. Ne laisse pas ton rôle déserter en te disant qu'une autre pourrait s'en préoccuper. Je suis celui qui voit en toi, l'être qui m'accompagnera. Et nulle autre personne, ne saurait espérer un jour t'égaler et encore moins te remplacer.