Mes
yeux s'ouvraient lentement... Un faible rayon de Soleil traversait
les volets de notre chambre, pour venir éclairer le mur blanc. En
plus du doux murmure de ton souffle, j'entendais une légère
brise qui sifflotait à l'extérieur.
Ta
respiration chaude venait caresser ma peau, je me rapprochais de Toi,
encore assoupie. Je déposais un baiser sur tes lèvres, puis deux,
puis trois. Tes mains remuaient, tes bras s’allongeaient et
venaient se coller le long de mes côtes. Je glissais mes mains sur
ton cou, saisissais ta nuque, ton crâne en douceur. J'apposais mon
front contre le tien, me collant à Toi totalement.
Tes
yeux s'ouvraient à leur tour. Deux iris ébène se découvraient,
depuis quinze ans, c'étaient eux qui illuminaient mes réveils, qui
me donnaient toujours autant envie de plonger dans tes yeux. Ta
bouche se plissait, tu souriais, cette expression si belle, qui
chaque matin attendait que je dépose un baiser de plus sur tes
lèvres. Nos yeux se refermaient, je te connaissais par coeur. Même
avec cette obscurité, je faisais de ce vide, un néant sublime, que
j'illustrais avec ton corps, dans les moindres détails.
Tes
jambes nues et fraîches attrapaient les miennes, je te
donnais ma chaleur. Mes mains glissaient, caressaient tes épaules,
saisissaient ta poitrine toujours aussi douce, plus arrondie, puis
continuaient leur descente pour arriver sur ton ventre.
Ton
ventre un peu plus rond, un peu plus chaud, lequel j'adore masser,
embrasser. Celui avec lequel il m'arrive de parler. Je le caresse. Je
te rapproche encore de moi. Je t'embrasse, je te murmure que je
t'aime. Je te fais glisser sur moi, lentement, doucement. Je te
regarde, je te laisse sur moi. Tes mains s’agrippent à
mes épaules, tu poses ta tête sur mon torse et referme les yeux. Je
te blottie contre moi, sens ton souffle ronronnant sur mon buste, et
finis par me rendormir en te protégeant contre moi.
Toi,
ma Femme, Toi, qui dans peu de temps donnera naissance à nos
enfants...
Je
me souvenais de Nous quand nous étions plus jeunes, nous en
parlions, nous désirions vivre ce futur qui est désormais notre
présent. Nous cherchions des prénoms pour nos enfants. Deux
jumeaux et une fille. Vayn, Nathanaël et Leylanorah. Nous
en faisions déjà nos protégés à l'époque, nos dieux. Repenser à
ce moment là me fait énormément de bien, nous avions eu la
conviction que nos mains seraient liées à jamais, nous avions eu
envie de vivre ce rêve à deux... Et il se réalisait...
Quelques
mois auparavant nous avions appris qu'il s'agirait peut etre de faux
jumeaux, ils étaient ça, nous le savions, mais nous avions préféré
attendre pour savoir. Notre vie était paisible. Je t'aimais toujours
autant, je rêvais toujours autant de toi, alors que chaque nuit nous
nous endormions l'un lié à l'autre...
Nous vivions notre rêve totalement.
Nous vivions notre rêve totalement.
Je
venais d'ailleurs de me réveiller, tu avais un peu glissé sur le
coté. Ton visage souriant, ta peau réchauffée, je te câlinais, te
massais... Jusqu'à ce que tu rouvres tes yeux. Je te murmurais
que je t'aimais... Tu me le répétais... Nos sourires
l'un en l'autre, nos corps l'un contre l'autre, notre amour
créateur...
Nous étions
dans notre Bulle, toujours présente, toujours sacrée, que nous
allions bientôt agrandir pour laisser à nos petits dieux une
place près de Nous pour les élever...
Oui,
une journée de bonheur... Comme notre Vie ensemble nous offrait déjà
depuis de nombreuses années et ne cesserait surement jamais de nous
offrir...
A Toi ma Femme, éternelle...