mardi 10 avril 2012

Langueur et fumée épaisse. --Essai--


  Oui... Le temps passait, filait comme les nuages courent dans le ciel, se faufilant entre les rayons de soleil.
 Sur cette Terre, la brise balayait sans fin les espaces déserts qui fleurissaient par ci et par là.


 Et moi dans tout ça ? Il en fallait peu pour que je perde toute accroche à cette planète. Pourtant ce n'était pas si loin, ce "bon vieux temps" comme on l'appelait. La fin de la Guerre du Viet-nâm, les gamins et leurs mouvements hippies. Je me souviens ce passé radieux, docile, où les révolutions culturelles étaient si nombreuses, que l'on avait finalement tous perdu notre routine. On s'étonnait encore de croiser des vieux militaires posés sur leurs lauriers et racontant leurs épopées sanglantes.


 Je me souviens de cet après-midi, surement en 1978 ou quelque chose comme ça, enroulé dans ma veste en cuir, la pipe au bec, parlant bruyamment avec quelques collègues inspirés. Nous étions des "anciens" jeunes de l'Indochine. Nous y étions allés, nous avions vu, et nous étions repartis la queue entre les jambes, gueulant comme des gamins qui sortent de l'école. Nos camarades soldats nous aimaient pas. Eux s'étaient enrôlés volontairement et nous nous avions signé inconsciemment suite à un repas trop arrosé sûrement.


 Je me rappelle du regard des français aigris, mornes, abattus, comme si leurs vies avaient été saccagé. Mais ils étaient belliqueux et ils le seront toujours. On ne peut pas nous en vouloir, du moins, c'est dans notre caractère disons.


 Bref, j'en reviens où j'en étais, la période des belles révolutions, des jeunes, de la vie, haha. Elle est loin cette époque. Dans leur "franc" parlé, je me souviens encore des politiciens et de toutes les huiles, qui nous disaient sans cesse de prendre part dans le conflit de la Guerre Froide. On nous racontait tout un baratin, sur les impérialistes, les communistes, trop d'informations à la seconde pour ne serait-ce qu'en comprendre une. Nous vivions inconsciemment en choisissant des directions sans vraiment savoir ce que l'on faisait. Qui s'en souciait, le peuple voulait vivre après tout sans avoir à se préoccuper avec les conflits entre dirigeants. Puis je pense que c'est pour ça que finalement, rien n'a changé.


 Oui, aujourd'hui, nous approchons de 2012, du moins, de ce qui va constituer l'année. Oui, la politique c'est comme les mauvaises nouvelles, elles arrivent le matin, quand on sort du lit, que l'on a envie que de boire son café en écoutant la radio et subitement, on entend un perroquet cravaté, bien peigné, très bien peigné même, qui nous raconte ce que l'on ne veut pas savoir ni entendre d'ailleurs !


 Ces gens là ne savent pas s'y prendre avec le peuple, il faut l'admettre... On nous dit de travailler plus pour gagner la même misère. On nous demande de cotiser davantage alors que la crise fait rage. Ils sont fous ces gens là. Mais moi, je suis petit, tout petit ici. Enfin. Il en faudra sûrement d'autres des petites révolutions gentilles, où les gens fument de l'herbe.


 Oui, ces nuages qui passent, ce vent frais qui vous fait trembler les os, ces époques qui se suivent mais qui ne ressemblent pas... Il va falloir que je me mette à jour. C'est dur à croire.

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