samedi 7 avril 2012

Masque démasqué et déchiré.





 C'est facile d'écrire sur un clavier, une feuille, une lettre.
De se dire que chaque mot est facilement oublié. On peut même se laisser porter par les sensations les sentiments. Goûter au poison exquis de laisser sa tête dire ce qu'elle veut. De divaguer, de franchir les limites.
 Ici, je ne détruirais rien. Je ne ferais de mal à personne.


 Intérieurement, nous sommes tous guidés par une voix, notre conscience, nos pulsions. Elles sont immatérielles et totalement destructibles. On les modifie, on les met à jour. Méthodiquement et métaboliquement, diabolique système de destruction perpétuelle. C'est comme assister tous les jours à une fin du Monde.
 Je me suis souvent dit que si le Monde devait un jour s'arrêtait, ce ne serait pas celui que je vois, mais celui que je construis. Comme une écriture, une page publiée, mon inspiration vient avec chaque aspiration d'air, plus expressif que dépressif. La mélodie destructrice qui berce mon rythme digital.
  C'est une pièce blanche et un masque de mensonge, de peur, de violence qui inonde mon âme de bonne volonté et d'une rage incommensurable. Après tout, à force de remonter le courant à contre sens, on finit par se faire ralentir par soi-même. Les murs deviennent internes, on s'auto-censure. On prend conscience de ce que l'on abrite. Du déchet que l'on est.
 On chercher à lui donner une forme. Voilà, j'ai pris le risque d'enfiler le masque auquel je croyais, au poison que j'acceptais de boire en fermant les yeux.
 J'ai senti tes mains sur mon visage, j'ai ouvert mes yeux, vu tes yeux rouges. Sentis tes lèvres sur les miennes, j'ai goûté au plus délicieux des poisons, on choisit son salut au final. C'est comme le cancer du fumeur, ils ont tous un jour accepté de fumer les autoroutes et de consumer par bouffée d'air les arbres...


 Tous les jours, j'acceptais de marcher main dans la main avec toi, de me dire, que je m'y ferais, que j'oublierais le fait que ton "Toi" prenait de la place en moi, comme le pétrole pollue les rivières d'argent. Je cédais ma volonté au plaisir que tu me donnais. Tu pervertissais mon âme.
 Puis tu es partie, tu m'as laissé. Avant qu'une autre vienne.


 Aux yeux ébènes, aux cheveux d'or. J'ai ouvert les yeux face à la Lumière. Vivre les yeux fermés, c'est si compliqué.

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