mardi 24 avril 2012

Un espace infini...


 J'aimais pencher mes yeux sur les petits ruisseaux lumineux au clair de Lune... Ces heures où seuls les chants des lucioles heurtent le silence glacial de la nuit. Je plongeais mes mains dans cette glace liquide... Cette matière, douce, fraîche, ressemblait à un vide... Sa légèreté, elle me fuyait des mains. C'était comme attraper une chose invisible, elle finit toujours par s'envoler alors que l'on aurait tout fait pour la maintenir.


 Je saisissais des petits galets en frémissant, tant cette eau était froide. Au fond de ce vide, ils me paraissaient brillants. Mais si tôt je les extrayais, ils perdaient leur éclat fantastiques, qui me rappelaient les étoiles d'où je venais... Je demandais si une étoile, sortie du ciel continuerait-elle de briller ?

 Je pensais au chant des lucioles, qui m'arrivait aux oreilles... Seulement parce qu'il n'y avait rien autour. Que le bruit, à part leurs chants, était absent, il n'y avait pas le moindre charivari. Juste un vide sonore. Je me trouvais là. Dans cette immensité m'appartenant. L'herbe serait mon lit.

 J'ouvrais grands les yeux sur les étoiles. Elles me racontaient des histoires sur les grands déserts, où les vents ardents brûlaient le nez et les mains. Je voyais les océans, dormant comme une créature gigantesque. Sans bruit, parfois ce monstre remuait. Le vide restait vide, mais il se mouventait. Sa peau se déchirait, les côtes se fendaient sous son passage. Tout n'était pas logique sur cette planète.

 Jamais un espace vide n'avait causé des dégâts... Jamais, je n'aurais pu croire, que ce qui donnait de l'importance à mes étoiles, à mes génitrices, serait le vide dans lequel elles flottaient. J'étais tourmenté, le vent, invisible, immatériel, sillonnait ce désert. Il n'était rien, mais les arbres dansaient sous son sifflement.

 Les hommes arrivaient même à écrire sur ce vide... Mes yeux ne s'attachent pourtant qu'à des choses visibles, que je puisse toucher... Et bien non... Il parait donc que l'on peut parler de ce qu'y n'est rien, on peut souffrir de ce qu'y n'existe pas...

 Prisonniers d'un vide, je ne sais pas comment font les humains... Le vide est ma maison, rien ne me contrôle, rien ne m’oppresse... Pourquoi se bloquent-ils face à l'infini ? Je ne les comprends pas moi, ceux pour qui le vide, est une limite.




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